Avec le brouhaha qui a circulé avant la sortie de ce film de Neil Burger (Limitless), dont on comparait la trame avec Hunger games, je m’attendais au pire. Or, cette adaptation du roman écrit par Veronica Roth s’avère être une bonne surprise.
Toute société qui fonctionne avec un système politique basé sur des clans, des castes ou des factions est en soit une dictature fascisante. C’est le cas en Inde et ses cinq castes qui génèrent une société d’apartheid intolérante et injuste, ou d'autres trop nombreux exemples. C’est dans un monde post-apocalyptique ainsi délimité que vit Béatrice, une jeune adolescente qui va devoir choisir dans quelle caste elle devra vivre définitivement, entre les Audacieux, les Érudits, les Altruistes, les Sincères et les Fraternels. Choix difficile puisqu’elle ne se reconnait dans aucun et tous à la fois. C’est une divergente, de ceux que la société pourchasse à mort. Avec le nouveau prénom Tris, elle intègre les audacieux, troupe paramilitaire violent, où elle espère apprendre l’art de maitrisé ses peurs et son secret et un départ dans la vie. Une formation dure et cruelle, où les ennemis se comptent plus que les amis, la place est difficile aussi pour l’amour. D’autant que la chasse aux divergents la menace, mais aussi, quand certains considèrent qu’un seul clan dirigeant c'est mieux que cinq, le danger plane sur tous.
Si la trame est assez classique dans sa structure et sa narration, dans laquelle on retrouve nombre de thèmes développés sous d’autres cieux mais qui reste intemporels, j’en ai beaucoup aimé sa sobriété et son efficacité. L’ambiance qui s’installe dès les premières minutes ne m'a pas lâché de toute l’histoire, dans laquelle je me suis laissé emporter avec plaisir. Les profils des personnages sont suffisamment changeant pour sans cesse relancer l’intérêt, pour éviter l’ennuie et ne jamais tomber entre pathos ou mélo infantile. J’ai trouvé un bon dosage qui évite les écueils des films du genre catalogués ados comme
Twilight ou Hunger games. Les symboliques de références sont claires, et le combat pour la liberté de vie est évidente. Pour ma part, comme pour beaucoup d’entre nous j’espère, je me sens totalement divergent, étant le signe d’ouverture au monde et aux autres et de respect aux différences de chacun. Bonne surprise donc, tant dans l’histoire que dans la réalisation fluide, claire et concise, où la caméra et les effets ne se supplantent pas à l’essentiel que sont les interprètes et une histoire simple de prime abord avec la dualité du bien et du mal, sans sombrer dans le manichéisme primaire donnant une ouverture intéressante. L’humour et l’émotion, comme l’angoisse et les révélations, la réflexion et l’action sont des ingrédients qui se mélangent avec réussite. Du coup, les prochains opus à venir, Allegiant et Insurgent qui sont déjà en pré-production, me donnent hâte de les voir au plus vite.
Shailene Woodley (The spectacular now) est excellente, très à l’aise et convaincante, use de son charme, de ses émotions et de sa ténacité, nous laisse entrevoir toute l’étendue de son talent aperçu déjà avec The descendants. Quand à Theo James (Underworld : nouvelle ère) il est très percutant, de même que la belle Kate Winslet (My movie project) en vraiment méchante à souhait. La très belle Zoë Kravitz (After Earth) est parfaite, comme Ansel Elgort (Carrie, la vengeance) et Miles Teller (Rabbit hole), Jai Courtney (I Frankenstein) et Maggie Q (Priest), Ashley Judd (La chute de la Maison Blanche) ou encore Ray Stevenson (Thor : le monde des ténèbres) et la belle Amy Newbold, que l’on souhaite revoir devant la caméra plus que dans les coulisses.