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25 avril 2014 5 25 /04 /avril /2014 20:36

Pour son premier long-métrage Juan Carlos Medina nous livre un film fantastico-horreur-politique des plus effrayants, qu’il a rédigé avec l’aide de Luiso Berdejo, le scénariste du premier volet REC, avec beaucoup d’efficacité dans une restitution de la sombre de période l’Histoire de l’Espagne sous la terreur de la sanglante dictature de Franco.

A la veille de la guerre d'Espagne, des enfants atteints d’algoataraxie -maladie d’insensibilité à la douleur- sont internés dans une hôpital-prison, chacun dans une cellule sous camisole de force. Sans traitement particulier, jusqu’à l’arrivée d’un médecin réfugié juif allemand qui apporte quelques soulagements aux enfants. Durant la guerre civile, passent les républicains, puis les franquistes et leur lot de souffrances et de tortures. Insensibles à leur propre douleurs, les enfants et surtout l’un d’eux, devient insensible à la douleur des autres. Parallèlement, de nos jours, un homme atteint de leucémie doit obtenir de ses parents une greffe de moelle, et apprend à cette occasion qu’ils ne sont les vrais, ni ce qu’ils semblent être. Il doit alors retrouver ses vrais parents biologiques et découvrir un passé enfoui de son pays et de ce père adoptif.

Attention, âmes sensibles, la première scène est terriblement forte. Le reste aussi, mais on devient à notre tour anesthésié par l’horreur. Dans un genre qui rappel celui de Guillermo del Toro avec L’échine du diable et Le labyrinthe de Pan, mais avec une dose d’horreur d’avec Martyrs, je me suis laissé emporter par cette sordide ambiance qui retrace symboliquement ce que le pays a enduré durant des décennies de franquisme. Dans un univers cloisonné, tel qu’à été la nation entière, le monde ne tourne qu’au rythme des tortures et des cris de douleurs sans personne pour s’en émouvoir. Le sort de ces enfants que l’on voit grandir dans ce carcéralisme étouffant d’un univers sombre et sans issu, l’amour qui uni Inès et Benigno est le seul lien qui les rattachent encore à l’humanité mais avec le terrible Barkos le cauchemar perdure jusqu’au bout dans lequel l’étincelle de lumière surgit dans l’espérance avec obstination qui laisse pantois. La réalisation est menée avec puissance dans la mise en scène, sur un rythme qui rarement s’emballe maintenant une respiration mesurée et oppressante. La musique plane comme un souffle, comme une conscience qui semble ne jamais se reposer. J’ai aimé l’ambiance sur une sombre histoire aux images souvent dure et parfois violence sans jamais être sadique quand bien même il en est question. La caméra tout en étant au cœur des actions, reste pour autant toujours en retrait comme un témoin muet jamais neutre et qui s’exprime par la vérité qui jaillit douloureusement.

Le casting est à la hauteur du défis, avec Alex Brendemühl (Le médecin de famille) excellent, comme Derek de Lint (Conquest) et Ramon Fontserè, Félix Gómez, et l’impressionnant Tomas Lemarquis (3 days to kill) ou Félix Gómez (Les 13 roses). Il en est de même d’Àngels Poch et la belle Ariadna Cabrol (Eloïse), de Bernd-Uve Reppenhagen bien terrible, et la belle Irene Montala, et des nombreuses Bea Segura et Francesca Piñón, Sílvia Bel et Jessica Hernández, et enfin les jeunes Ilias Stothart et Mot Harris Dunlop Stothart, comme de Bruna Montoto et Liah O'Prey, marquantes de talent et d’émotion.

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