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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 17:18

Western que je n’ai pas vraiment apprécié, signé par André de Toth qui se confine au style de l’époque, partagé entre deux oppositions, pro-colons et anti-indien même s’ils paraissent plus humains, et terriblement misogyne. Pourtant, il fut considéré à sa sortie comme donnant une meilleure image du peuple amérindien. Le titre français enrobe plus une romance, quand il s'agit bien de guerre.

L’histoire est assez classique sur la conquête de l’ouest après la guerre civile. Des vagues d’immigrants quittent la côte Est pour l’Ouest où, après génocides sont offert généreusement mille hectares de terrains aux nouveaux arrivants, mais aussi quand les mines d’or attirent les convoitises de prédateurs sans scrupule. Le héro, un tueur d’indiens, pire que Davy Crockett nous dit on, est chargé de conduire un convoi à travers le territoire des sioux, largement spoliés par les traités de Laramie. Bien qu’assassin d’indiens, il lorgne sur la jeune fille d’un chef sioux, dont il est l’ami, et ne leur porte pas de haine. J’ai lu cet argumentaire de la part de nombreux assassins. Là aussi, machisme ambiant, après un baiser obtenu de force et bestialement humiliant, attrapant la fille sauvagement par les cheveux, qui n’a rien de très romantique, « l’amour » nait entre deux antagonismes profonds. Sans doute n’ai-je rien compris en la matière. Bien qu’amoureux de la jeune indienne, il prend fait et cause pour le parti des assassins de Loup gris, frère de sa dulcinée, assassiné par les trafiquants d’alcool qui lorgnent sur l’or. Même s’il évite le pire, c’est surtout au bénéfice du fort menacé de succomber. Il faut reconnaitre que nous avons pour une fois, deux beaux portraits, entre le capitaine du fort et le chef indien, désireux de maintenir la paix. La suite est évidente et la fin logique. Nous sommes très loin de Tomahawk.

Pourtant, les images sont belles, la réalisation fluide et les thèmes abordés engagent à une réflexion sur une époque et des comportements douteux. L’ambiance délétère est bien développée, avec des indiens quasiment débiles et la bêtise des colons qui tendrait à les mettre sur le même pied d’égalité, un peu trop facile de mettre dos à dos bourreaux et victimes. Sans doute faut-il y voir une ironie de la pensée unique d’alors et envisager une tentative de film peu plus progressiste en faveur du peuple amérindien pas si évidente tant la subtilité n’est pas franchement de mise. Je ne peux m’empêcher également de penser à la foret qui a du être dévastée pour construire le décor du fort pour être ensuite brûlé. Un vrai gâchis écologique assez choquant. Belle qualité aussi par un casting sérieux et sympa.

Kirk Douglas (Dialogue de feu) qui produisait son premier film, dégage une antipathie d’arrogance qui met mal à l’aise, est de toute évidence excellent. La très belle Elsa Martinelli est très marquante par son charme comme par son jeu. Même Walter Matthau (Petit guide pour mari volage), pourtant dans un rôle de salaud parait plus sympathique. Diana Douglas, première femme de Kirk oblige, est également peu amène. Ensuite, les Walter Abel et Lon Chaney Jr., Eduard Franz et Alan Hale Jr., Elisha Cook Jr. et Ray Teal, ou encore Frank Cady et le gamin Michael Winkelman sont dans la veine de l’histoire.

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