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Loin du paradis – Far from haeven

Dualité manichéenne particulièrement pernicieuse de Todd Haynes, mettant assez bizarrement en opposition frontale deux thèmes dans une surenchère de mieux disant social et moraliste qu'il en met mal à l’aise pour une démonstration qui finit par se discréditer que l'on espère qu'il s'agit de maladresse coupable et inexcusable que pire mal intention.

En cette fin année 1957, dans une petite ville du Texas où tout le monde se connait, Cathy est ce que l’on appelait alors une femme modèle, mariée et mère au foyer. Dévouée à son mari, à sa maison et ses enfants. Elle a des amies, et s’occupe des réceptions avec tenue. Telle dans Desperate housewives, elle sait faire honneur à sa réputation pour une belle image lisse et sans reproche de la famille américaine. Son mari, travailleur et attentionné, a de plus en plus de mal à rentrer chaque soir. Jusqu’à ce qu’elle le surprenne à son bureau avec un homme. Parallèlement, elle tombe sous le charme de son jardinier… noir. En ces temps de l’apartheid aux states, cela choque vite, et la rumeur va faire long feu dans la petite communauté.

A la base, l’histoire se veut d’aborder le thème du métissage racial dans la fin des années cinquante. Sujet déjà traité comme avec Devine qui vient diner ce soir. Sauf que, si la narration, la mise en scène et la reconstitution de cette époque est excellemment bien mise en exergue et restituée avec conviction, il reste que le traitement par un truchement conflictuel est particulièrement abject dans l’opposition frontale entre métissage et homosexualité. Si ce film datait des années soixante, j’aurai probablement eu une réaction plus modérée. Mais de 2002, c’est carrément intolérable. L’idée de faire passer pour plus normale le métissage par rapport à l’homosexualité est juste une malhonnêteté intellectuelle, qui frise l’homophobie. Du coup, le film perd toute crédibilité et prend à l’inverse de l’effet escompté une tournure passablement honteuse. De fait, je n’ai pas aimé de par cette stupide confrontation la totalité d’une histoire qui de toute manière ne trouve aucune grâce à mes yeux. Dommage parce qu’autrement, en abordant plus sereinement, il y a là une belle histoire qui méritait vraiment la subtilité requise.

D’autant que le casting est composé d’interprètes que j’aime beaucoup, comme Julianne Moore (Boogie Nights) qui est excellente, face à Dennis Quaid (Pandorum) très convaincant, de même que Dennis Haysbert très percutant par son charisme. Patricia Clarkson (Un jour), Viola Davis (La stratégie Ender) est une fois de plus parfaite, comme James Rebhorn (Real steel), Bette Henritze, et les enfants Lindsay Andretta et Ryan Ward.

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