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25 avril 2014 5 25 /04 /avril /2014 08:47

Superbe et très émouvant film réalisé en noir et blanc par Alexander Payne (The descendants) au cœur de l’Amérique profonde, dans un road movie entre père et fils à la recherche du temps perdu et des regrets éternels.

Un vieil homme tente à pied d’aller chercher son million de dollars issu d’une publicité mensongère. L’un de ses fils, face à la détermination obsessionnelle d’un père en dérive, décide de finalement l’accompagner en voiture. L’occasion de tenter de nouer des liens, de comprendre ce père lointain et de découvrir une vie qui n’est forcément celle voulu. Odyssée à laquelle se joindront la femme acariâtre et le frangin pour un voyage introspectif d’une vie faite de regrets et d’amertume, que chacun porte comme des bagages trop lourd à supporter.

C’est très loin d’être joyeux, même si des passages sont croustillants, mais loin aussi de la tristesse morbide. C’est le reflet de nos vies avec ces bons et mauvais moments, ces choix et décisions que nous prenons. En l’occurrence Woody, qui a travaillé toute sa vie, fait la guerre en Corée, alcoolique invétéré, s’est marié jeune en faisant le mauvais choix d’une femme elle aussi qui a du bien souffrir et le rend bien. Le voyage qui s’arrête au village familial est l’occasion de portraits acidulés, de beaufs bouseux dans le plus mauvais sens, où manque d’éducation, chômage et précarité, donnent des réflexes envieux. Accueil chaleureux qui fini par révéler des natures agressives face à la fausse nouvelle du million crue mordicus contre vents et marrées. Les rapports qui se nouent dans ce petit cercle, sont racontées par légères touches dans un noir et blanc de touche beauté de velours, sur des paysages d’immenses solitudes sans aucune tristesse, juste d’une langoureuse désillusion embuée dans une perdition des sens et des sentiments enfouis. il n'y a pas de ton accusateur, ni coupables ni innocents, mais des gens façonnés par la vie et les événements, par les petites lâchetés et manque de courage, par la force du fleuve de la vie qui emporte les remords et les regrets. J’ai adoré la musique lancinante Their pie de Mark Orton enserre le cœur d’une poésie douloureuse.

Bruce Dern (Django unchained) est absolument phénoménal par son allure et son regard qui en dit tellement long, face à l’excellent Will Forte (Voisins du troisième type) qui marque tout autant. De même June Squibb est terrible, quand Bob Odenkirk (Une soirée d'enfer) est parfait. Viennent Stacy Keach (Jason Bourne : l'héritage) et Marie Louise Wilson, Rance Howard (Le dilemme) et Missy Doty ou encore Melinda Simonsen dans une galerie de talents divers et marquants.

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commentaires

D
Bonjour Bob, j'ai été "cueillie" dès la première image, j'ai adoré ce film. Et quand on pense qu'il a failli ne pas sortir sur les écrans français. Bonne après-midi.
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