Film fantastico-romantique de Kiyoshi Kurosawa (Shokuzai) d’après une adaptation d’un roman de Rokurô Inui, A perfect day for plesiosaur, qui possède beaucoup de belles qualités sur une histoire troublante, inquiétante très et touchante qui m'a laissé un bon arrière goüt bien sympathique.
Après une tentative de suicide, une jeune mangaka est plongée dans le coma depuis un an. L’hôpital offre à son compagnon, la possibilité de les connecter, afin qu’il puisse en esprit la rejoindre et la convaincre de revenir dans notre monde des vivants. Il la retrouve sur sa planche de travail, accro à la réalisation de ses bandes dessinées et l’angoisse de manquer les délais de livraison au journal. L’approche pour la remettre dans la réalité va les faire voyager dans leur passé commun de leur enfance, réel ou fictif, avec des non dits, des secrets partagés et enfouis qui semblent être le nœud de blocage et de dangers. Quelle est la part de la réalité dans cette histoire, dont ce dessin d’un plésiosaure dessiné quinze ans plus tôt, alors qu’ils étaient enfants ? De voyages en découvertes, sous forme de thriller psychologique irréel et parfois angoissant, de nombreuses pistes vont progressivement nous amener vers une vérité troublante et des surprises inattendues.
Dans l’œuvre de Kiyoshi, revient souvent ce retour vers un passé aux conséquences dramatiques comme dans Shokuzai mais plus précisément avec License to live. De fait, j’ai beaucoup aimé cette histoire qui nous plonge avec un sentiment d’incertitude sur une ambiance vaporeuse vers un monde où le danger nous guette sans savoir de la part de qui ni pourquoi et le sens de cet animal préhistorique. En me laissant porter
aux grès des événements, dans un schéma classique, j’extrapolais toutes les hypothèses qui pouvaient s’offrir en cherchant des références dans The ring, Kaïro ou autres films gores, quand finalement il en est autrement. Mystère révélé, j’ai été presqu’un peu déçu mais aussi amusé de mettre laisser prendre à mes propres démons. Et comme toujours avec ce réalisateur, la réalisation et superbe, aux images léchées, sur une mise en scène efficace, troublante et inquiétante, même si on devine assez rapidement le tenants et aboutissants, d’une trame somme toute assez classique mais tellement bien menée avec des symboliques très fortes.
Le casting est d’ailleurs à la hauteur du défi, avec Takeru Sato très convaincant, face à la belle Haruka Ayase (Ichi, la femme samouraï) aussi émouvante que marquante. Ensuite, Miki Nakatani et Shôta Sometani, comme Joe Odagiri et Keisuke Horibe ou Yutaka Matsushige, Kyoko Koizumi et Yuki Kan, Kaoru Sawayama (Love exposure) et les enfants Ryohei Aoki et Ririka Kawashima contribuent avec efficacité à l’ambiance.