Décidément, le cinéma de Claude Lelouch (Ces amours-là) est ainsi fait qu’il n’y a plus rien à espérer de lui, tant de son univers entre pathétique, désuet, et encaustique est d’une mièvrerie enfantine, qui n’apporte plus rien au fil d’une carrière péniblement soporifique et sans plus aucun attrait ni surprise. Pourtant, la charpente de cette histoire avait de quoi donner matière à une bonne histoire que le traitement perd très vite.
Un très riche photographe dans les soixante dix balais, père de quatre filles de quatre femmes différentes dont il largue la dernière pour une nouvelle de vingt cinq ans de moins que lui, ne s’étant jamais embarrassé de ses enfants pas plus que de ses proches. Un salaud ordinaire d’égoïste qui sur le tard se prend avoir pour lubie d’inviter ses filles dans sa nouvelle maison à la montagne afin de les présenter à sa nouvelle compagne. Vœu pieu sans aucune chance de se réaliser, tant il a été un père en dessous de tout. Son meilleur ami médecin invoque une odieuse excuse d’une fausse maladie en stade terminal pour les faire venir. Stratagème efficace, car elles ont plus de cœur que leur père, et dans la même journée, elles arrivent l’une après l’autre…
Encore une fois, sur un air bien ronflant, la réalisation frise sans cesse le ridicule avec son choix musical des plus atroces, ses chansonnettes à deux balles fredonnées par les filles, ses babillages immatures et une mise en scène de débutant, très vite on sombre dans l’ennuie, souvent l’envie de pouffer de rire tant c’est d’une gaminerie stupéfiante. La fin est pour le coup inattendu et pas si surprenant de la part d’un lâche que le personnage à été toute sa vie.
De fait, sans détester cette histoire qui n’en mérite pas tant, j’ai du mal à en positiver quoique que ce soit, tellement c’est lénifiant. J’imagine que réalisateur et l'acteur principal se reconnaissent volontiers dans ce portrait peu flatteur de vieux beau qui tente de faire pleurer les chaumières sur leur sort alors qu’ils n’en mérite pas tant, tellement ils représentent bien leur égo surdimensionné.
Johnny Hallyday est égal à lui-même qui s'adore. Sandrine Bonnaire (J’enrage de son absence), un peu à l'image du film et de ses partenaires, est difficilement convaincante, quoiqu'Eddy Mitchell (Grand départ) ne s'en sort pas si mal. Ensuite, les filles avec la belle Irène Jacob (La poussière du temps), Pauline Lefevre (Mince alors !), les jolies Sarah Kazemy (En secret) et Jenna Thiam (La crème de la crème) sont sympas. Valérie Kaprisky qui a du mal à prendre l'accent espagnol est limite. Enfin, beaucoup de monde encore autour de la troupe principale avec Isabelle de Hertogh (Je suis supporter du Standard) et Rufus (Marius), Agnès Soral (Les brigades du tigre) et Silvia Kahn (Quelques heures de printemps). Et encore Stella Lelouch et Victor Meutelet.