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27 avril 2014 7 27 /04 /avril /2014 19:25

La jaquette du dvd sur le présentoir et son titre énigmatique auront eu raison de ma curiosité pour ce film de Jūzō Itami qui s’avère au hasard de mes déambulations dans le magasin être une très bonne surprise qui m’a enchanté et donner bien faim.

En effet, Tampopo est le prénom d’une jeune femme qui veut dire Fleur de pissenlit, et qui tient un petit restaurant en bord de route. Quand un soir de pluie, deux routiers exténués et affamés viennent chez elle prendre un copieux repas, il s’avère que c'est effroyablement mauvais. La sympathie aidant, elle leur demande de l’aider à s’améliorer. Commence alors pour elle comme pour nous, une odyssée au cœur de la cuisine, entre l’art traditionnel japonais de la soupe aux nouilles, et l’art culinaire en général avec tout ce que cela comporte de suggestion. Ainsi, Tamporo va devoir espionner les concurrents qui possèdent leurs trucs et astuces, entre secrets et maladresses, qui les différencient, mais aussi faire appel à des talents pour parfaire son apprentissage. Une initiation au savoir cuisiner et du bien manger, avec toutes les symboliques qu’elles évoquent. Forcément la sexualité est très présente avec sa sensualité et ses raffinements. Mais cela va au-delà comme nous le démontre avec humour et tendresse, ses plaisirs et ses dangers.

Je me suis régalé dans les sens du terme à suivre cette délicieuse histoire d’apprentissage où l’amitié et l’amour sont de la partie, les gags et répliques croustillantes sur une mise en scène excellente et des trouvailles de génies. C’est riche et varié, sur les différents milieux sociaux-culturels, qui nous en disent long sur les mœurs et coutumes, sur les passions et raisons. Ainsi de cette séance d’apprentissage pour manger sans bruit au contraire de la coutume locale absolument tordant et écœurant, de cet aspirateur à gosier surchargé délirant qui m’a fait mourir de rire et retourné l’estomac. Que de signes détectons-nous en regardant au premier rendez-vous la personne qui nous fait face, entre la quantité ingurgité, ses manières de manger, ses grognements et soupirs, ses regards et respirations qui nous renseignent sur ses manières de vivre et d’aimer. Le découpage de cette trame, qui rappel du Jacques Tati, est un enchantement. La première scène qui nous convie d’une salle de cinéma où l’on grignote bruyamment pour découvrir le film, qui nous fait passer alternativement dans différents milieux de la gargote au restaurant de grande classe, variant du style de la comédie, à l’érotisme en passant par la romance avec un égal bonheur donne faim d’un bon repas amoureux.

En 2006, Robert Allan Ackerman rendait un vibrant hommage à ce film, en réalisant The ramen girl, avec Brittany Murphy et Tsutomu Yamazaki. Depuis, de nombreux restaurants dans le monde ont prit le nom du film.

Beau casting avec Tsutomu Yamazaki (Barberousse) est une fois de plus parfait, avec son charme et ce côté narquois impayable, face à Nobuko Miyamoto, femme du réalisateur, qui est excellente d’humour et de tendresse. Quand Ken Watanabe (Batman begins) est impeccable, de même que Kôji Yakusho (Hara-Kiri : mort d'un samourai) et Rikiya Yasuoka comme Yoshi Katō et Fukumi Kuroda, Mariko Okada (Nuages flottants) et Hideji Otaki ou encore Toshiya Fujita.

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