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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 11:03

A partir du témoignage du livre de Ruth Halimi, selon le regard d’une mère que la souffrance dont nous ne pourrons jamais ressentir ce qu’elle a vécu avec une telle horreur, Alexandre Arcady (Ce que le jour doit à la nuit), relate presque comme un documentaire fiction des faits qui ce sont produits en 2006, durant vingt quatre longues journées d’angoisse et de douleur.

Après avoir été dragué par une belle inconnue sur son lieu de travail, Ilan part la retrouver un soir dans l’espérance d’une aventure sans lendemain, faisant croire à sa fiancée et sa famille qu’il allait boire un verre avec un pote. Malheureusement pour lui, il tombe dans un traquenard, battu et enlevé, il devient l’objet d’une demande de rançon. Rapidement averti, la police va seconder les parents pour tenter de retrouver le jeune homme aux mains de barbares qui vont lui faire subir multiples violences.

La réalisation circonstancier d’un tel drame, donne la chair de poule, face à l’ignominie de cette douloureuse affaire qui a défrayé les chroniques de l’actualité par l’horreur et l'angoisse, par les balbutiements d’une enquête difficile, et de la polémique qui s’en est suivie. Si j’ai été terriblement éprouvé par le film, c’est plus par son contenu que par sa narration. L’insistance sur le motif antisémite de cette affaire, pèse comme une lourdeur, parasitant tout du long la narration des faits. S’il ne fait aucun doute du caractère antisémite dont à été victime Ilan, il en aurait été tout autant s’il avait été d’une autre confession. La police eut fait le même travail, avec les mêmes erreurs, mais aussi le même engagement et dévouement. De même de la part des tortionnaires et assassins, leurs comportements bestiaux eut les mêmes effets sur quiconque eut été entre leurs sales mains. Les actes injustifiables, était d’ordre crapuleusement financiers, et non aux motifs religieux. Leur antisémitisme primaire étant dans l’idée que tous les juifs sont riches. Ce qui n’excuse, ni de dédouane en rien de l’horreur de leurs pensées et de leurs actes épouvantables. J'ai été malaisé quand à certaine suspicion envers les policiers. Je regrette aussi le peu de consistance sur les membres du gang des barbares, dont on ne sait rien d’eux, et à qui sont attribués des propos sans connaitre leur véritabes réalités, même s'il est plus important de parler de la victime et de ses proches.

Je suis toujours aussi stupéfait de constater qu’il n’y a pas qu’un seul monstre capable de faire autant de d’horreur. Rien que pour cette odieuse machination, ils ont été 29 hommes et femmes arrêtés. Sans compter les habitants du lieu d’incarcération, où rien dans les cités n’est ignoré. Egalement, ça me fait tristement sourire d’entendre le policier dire « qu’il ne faut jamais payer de rançon, sinon il y en aurait tous les jours », quand on voit les sommes astronomiques que coute la libération de chaque otage à l’étranger.

Film forcément intéressant à suivre et pour ne pas oublier Ilan, mais une réalisation souvent maladroite au discours orienté, et d’une qualité d’interprétation d’inégale qualité. Il reste une émotion forte de par l’angoisse, la pression sur un étau de tension qui nous serre le cœur d’autant que nous connaissons le sort tragique et sans espoir d’une issue intolérable.

Ainsi, Zabou Breitman (Belle comme la femme d'un autre), reprenant au pied levé le rôle dévolue initialement à la regrettée Valérie Benguigui, est figée et peu convaincante, quand Pascal Elbé (Piégé) est excellemment marquant. De même Jacques Gamblin (Week-ends) et Sylvie Testud (Une chanson pour ma mère) sont parfaits, ainsi qu’Eric Caravaca (Tu honoreras ta mère et ta mère) et Emilie Caen. Plus diffus pour Syrus Shahidi, quand Alka Balbir, Pauline Cheviller et Audrey Giacomini sont convaincantes, moins pour la petite famille Boujenah avec Lucie et Matthieu toujours pas très bon. Horriblement marquant, Tony Harrisson, qui retranscrit avec efficacité le monstre, soutenu par Mona Walravens et Donia Eden, Barbara Bolotner et Rebecca Azan avec conviction.

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