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25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 08:52

S’il n’y avait eut cette fin qui gâche une grande partie de l’histoire, le deuxième long métrage de Georg Maas, inspiré du livre d’Hannelore Hippe, aurait pu être infiniment plus intéressant de part un sujet aussi sensible et rarement évoqué.

A la chute du mur de Berlin en 1990, un avocat tente de joindre des femmes issues des Lebensborn, afin de demander réparation en leur faveur au gouvernement lors d’un procès. C’est ainsi qu’il se rend en Norvège, et rencontre Katrine qui a grandi en Allemagne de l’Est, mariée depuis 20 ans et mère de famille, avec sa mère qu’elle avait réussi à retrouver. Malgré tous les arguments qu’il lui apporte, elle refuse à la surprise de tous. Remontent alors à la surface, les souvenirs d’un passé qu’elle veut coût que coût gardé enfouie.

Alors que l’histoire est intelligemment construite sur le douloureux passé de centaine de milliers d’enfants enlevés par les nazis, puis par les communistes qui en firent pour certains des agents de la terrible Stasi, le récit se perd dans un pathos lourdingue. Pourtant, j’ai été pris d’entré de jeu par cette histoire, éminemment politique, sur le sombre passé d’un pays déchiré et manipulé, dont on nous dévoile des pratiques plus qu’épouvantable de pays totalitaires en utilisant les enfants comme arme de guerre. Et puis se greffe un mélo qui parasite et fragilise le sujet principal avec une fin ridicule comme je pensais qu’on oserait plus en faire de nos jours. Bien que l’ensemble de la trame se suive sans problème, avec angoisse et émotion, ou les révélations sont douloureuses, mais amenuisent la portée du message. D’autant plus décevant que la réalisation est excellente avec une mise scène qui fait monter la tension et l’angoisse, et exacerbe l’émotion d’autant plus forte avec la révélation finale.

Petit rappel historique, le Lebensborn était une association de l'Allemagne nazi, créé par Heinrich Himmler, patronnée par l'État et gérée par la SS. Le but était de créer une pépinière d’enfants aryens, en aidant des filles-mères aux qualités raciales requises, d'accoucher anonymement et de les confier à la SS, qui s’occupait des adoptions. De 9 000 à 12 000 enfants seraient nés dans ces centres. Les nazis ont aussi arrachés 200 000 enfants de Norvège, Pologne et Tchécoslovaquie, confiés à des familles allemandes. Jusqu’à 2 millions d'enfants ont aussi été enlevés à leurs parents polonais pour être germanisés.

Avec un casting de qualité, Juliane Köhler (Une vie tranquille) est excellente, face à Liv Ullmann (La diagonale du fou) superbe, et Sven Nordin marquant. Il en est de même de Ken Duken et Ursula Werner très émouvante, ou la jolie Julia Bache-Wiig. Et puis Rainer Bock (La voleuse de livres) et Thomas Lawinky ou encore la jeune Klara Manzel et la jolie Vicky Krieps (Avant l’hiver) autant que Dennis Storhoi, qui tous imposent leurs talents et convictions.

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