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16 mai 2014 5 16 /05 /mai /2014 15:29

Comédie douce amère bien sombre de Pierre Salvadori (De vrais mensonges) dans un concentré de dépressifs en tout genre, pour le moins explosif en réactions diverses et variées.

Subitement, Antoine décide d’arrêter son job de musicien. La quarantaine, il semble avoir touché le fond d’une réflexion et remise en cause de sa vie. Peu après, il se voit proposé un poste de gardien d'immeuble, bien loin de son univers artistique mais aussi renfermé que possible. Il fait ainsi la connaissance des copropriétaires, dont Mathilde qu’angoisse une petite fissure apparue dans le mur de son salon, et les conséquences si l'immeuble était plus délabré qu’il n’y parait et menaçait de s'écrouler. Avec Antoine, se lie une amitié, dont il la voit s’enfoncer vers la folie, et tente de l’aider. Entre deux dépressifs, se tisse une solidarité, un soutien, auquel se joignent d’autres marginaux plus souvent nuisibles, mais aussi barrés qu’eux, et peut-être sortir du marasme menaçant.

Joliment raconté, ce conte est plus triste qu’il n’y parait, malgré quelques absurdités amusantes. La symbolique des fissures de l’immeuble comme celles des âmes des protagonistes, est extrêmement touchante dans la détresse imagée face à une nouvelle vie toute d’incertitude pour chacun des comparses. Je me suis lentement mais sûrement laissé immerger par l’ambiance, qui jamais n’est morose au point de non retour dans la noire sinistrose, mais une introspection de mal être, de peur, de regrets et angoisses de l’inconnu ou d’un ras le bol d’un quotidien sans fin ni changement.

La réalisation, sur une mise en scène soignée, amène les évènements par degré, en faisant intervenir des protagonistes au fil de la descente aux enfers jusqu’à nous faire partager le désir de renaissance. Les liens entre personnages, au-delà des mots, se tissent par des gestes et des regards, souvent de terreur mais aussi de complicité et de soutiens qui marquent intensément les profils sans sombrer dans des clichés classiques et faciles.

Catherine Deneuve (Belle de jour) est magnifique d’émotion et d’une force magnétique. Gustave Kervern (Torpédo) maitrise son personnage avec beaucoup de persuasion, comme Féodor Atkine (Juliette) toujours aussi présent. J’ai toujours autant de mal avec Pio Marmai (Grand départ) dont le jeu frise trop le manque de talent. Michèle Moretti (Je suis supporter du Standard), comme Nicolas Bouchaud, Oleg Kupchik et la jolie Garance Clavel (La religieuse), Carole Franck (Les invincibles) et Olivier Charasson (Les garçons et Guillaume, à table !), Fanny Pierre ainsi que les gamines Lévanah Solomon (Joséphine) et Cléo Perrel, donnent le meilleur pour une bonne ambiance.

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