La péniche de l’amour - Moontide

Gentille comédie romantico-thriller d’Archie Mayo qui trouve un certain charme dans une trame qui trouve une onde intéressante sur une romance dans un cadre particulier.

Un soir de biture sévère, Bobo sauve d’une tentative de suicide par noyade la belle et jeune Anna. Ils tombent éperdument amoureux, apportant chacun le réconfort au-delà de leurs problèmes. Il est persuadé avoir tué un homme un soir trop alcoolisé, et est victime de chantage par un Tiny, sorte de crevard, qui voit d’un très mauvais œil pour sa petite combine, l’idylle des jeunes gens. Il se doit donc d’empêcher cette belle romance par tous les moyens, même les plus radicales. le danger pèse sur les amours et les affaires qui en effet ne font pas bon ménage en ce bas monde. Les événements vont s'accèlérer entre la préparation du mariage et la mort qui rode. 

La trame est joliment racontée, dans une mise en scène agréable entre romantisme à souhait et le polar noir, avec des profils psychologiques intriguant, dans un décor portuaire sombre et brumeux assez envoutant. Je regrette là aussi, le je te baffe violemment la gueule pour arracher un baiser et que soumise, la jeune femme soit heureuse et tombe amoureuse. Certes la scène est courte, mais le contexte s’y prête d’autant moins pour une gentille romance. Amusant ensuite de voir la transformation que l’amour peut faire sur un célibataire aussi endurci, un macho bagarreur et alcoolique, qui devient un élégant gentilhomme, serviable et sociable, doux comme un agneau. Ne soyons pas naïf, ça ne dure qu’un temps très court avant que le naturel revienne au galop. Pour autant, j’ai bien aimé l’ambiance et le suspens, l’angoisse et le dénouement. Les protagonistes sont attachants et amusant, avec un zeste d’émotion et parfois d’humour.

Pour sa première participation dans un film américain, sur les deux qu’il réalisera aux states avant de s’engager en 1943 dans force françaises libres, Jean Gabin (Pépé le Moko) est convaincant, de même la très jolie Ida Lupino qui est bien marquante d’émotion. Quand Thomas Mitchell (Horizons perdus) est bien terrible. On y trouve également Claude Rains et Jerome Cowan, la jolie Helene Reynolds (Le ciel peut attendre), Ralph Byrd et Chester Gan.