Un petit surprise et bienvenu de Platinoch qui m’a fait découvrir avec plaisir non seulement le premier film réalisé par l’écrivain Michael Crichton aux œuvres célèbres et retentissantes, mais aussi et surtout un film phare de la science fiction qui a eut un grand retenissement et dont j’ignorai l’existence et sa portée novatrice.
En 1983, s’ouvre un club de vacances nouvelle génération, dans un parc d’animation originale. Pour mille dollars par jour, vous pouvez vous retrouver dans un des trois thèmes proposés pour un dépaysement total, et vivre des sensations surprenantes. Ainsi, sont offert de vivre dans l’antiquité romaine, au moyen âge ou dans le far west. Les clients peuvent profiter des orgies antiques, l’ère de la chevalerie ou ressentir les émotions des cowboys dans les saloons avec bagarres et duels. Dans chaque époque, sont offert les plaisirs des femmes et des combats mortels. L’originalité étant que tous les figurants sont des robots aussi réalistes que possible des humains. Ainsi, les meurtres n’en sont pas vraiment même s’ils sont d’un réalisme frappant, et les relations sexuelles comme les sévices et tortures sont des plaisirs offerts aux riches clients, totalement dédouanés de culpabilité des barbaries perpétrées s’ils l’avaient été sur des humains. C’est ainsi qu’un groupe de vacanciers part à la découverte de leurs fantasmes. Sauf que les robots ne prennent apparemment pas les mêmes plaisirs, et que bientôt, une défaillance informatique va créer des disfonctionnements qui se traduisent par une révoltent virale et meurtrière.
Si depuis 1973 le film a pris quelques rides, la puissance de son histoire et la mise en scène en sont toujours aussi impressionnantes. Un peu déboussolé au début par cette espèce d’ambiance surréaliste, dans un décor volontairement froid, aussi peu chaleureux et étrangement minimaliste tel un jeu arcade, je me suis assez vite trouvé piégé comme les protagonistes. Il faut dire que les deux principaux personnages ne sont pas des plus sympathiques, l’un avec cette autosuffisante de l’expérience, et l’autre d’abord perdu et incrédule qui se fait très vite à ses instincts refoulés. Et enfin l’androïde Gunslinger, véritablement effrayant jusqu’à la dernière seconde, inexpressif mais puissant d’émotion. A remarquer qu’il est la copie conforme en clin d’œil de Chris dans Les sept mercenaires dont il porte les mêmes vêtements.
La réalisation sobre et aseptisée, est d’une linéarité imparable, dans laquelle très vite on sent un malaise. Déjà de par la nature même des plaisirs sadiques des protagonistes, mais surtout par ce danger permanent dans l’ambiance et celle pressenti dans les regards lumineux des androïdes où perce une haine menaçante. J’ai aimé l’utilisation du traitement numérique, comme les images pixélisées qui nous montre la vision de Gunslinger, qui d’ailleurs a été le premier long métrage à l’utiliser. Une suite à vue le jour trois ans après, avec Les rescapés du futur (Futureworld) par Richard T. Heffron dans laquelle des images 3D seront utilisées pour la première fois au cinéma. Une série télévisée, Au-delà Westworld, avait été également réalisée.
Avec un casting composé de l’excellentissime Yul Brynner qui imposait une fois de plus son charisme. Richard Benjamin et James Brolin (Burlesque) forment un duo déconcertant mais convaincant. Ensuite, Norman Bartold et Alan Oppenheimer, Victoria Shaw et Dick Van Patten, la jolie Linda Gaye Scott et Steve Franken comme Michael T. Mikler et Terry Wilson, Majel Barrett et Anne Randall ou encore Julie Marcus et Sharyn Wynters donnent de l’émotion à la trame.