Sympathique film de Yann Coridian pour son premier long métrage, dans une quête amoureuse désespérée, qui ne s’avère pas des plus simples et certainement utopique, quelque peu naïve sous une forme de conte moderne embué de folie douce qui ne laisse pas indifférent.
Crise de la quarantaine pour François, qui après avoir pété un gros câble et un sérieux suivi en thérapie psychologique, tant en HP qu’avec un psy, il se voit mis à la porte par sa femme Anna excédée. Eloigné d’elle et de ses enfants, repoussé par sa famille et ses amis, qui tous ont eu à subir ses crises excessives, seuls ses parents l'écoutent encore, mais l’infantilise à l’extrême, il n’a plus qu’un objectif, reconquérir sa femme qu’il aime plus que tout.
Thème usé jusqu’à la corde tant il a été vu et revu sous tous les angles et dont on ne se lasse pas forcément, comme c’est le cas avec ce récit. Conté sous forme d’allégorie poétique, on se laisse mener pas le bout du nez dans la reconquête amoureuse d’un looser sans envergure ni très sympathique au demeurant. Bien raconté, sur une mise en scène maitrisée, je regrette cependant les clichés trop faciles pour justifier la crise de folie passagère, en reportant les responsabilités sur le dos des parents, des amis et de la société en générale, comme d’une analyse psychologique de comptoir. Il n’en reste pas moins que c’est joliment raconté, dans un décor du Nord que j’aime beaucoup, et un casting qui fonctionne bien.
Eric Elmosnino (A coup sûr) arrive avec conviction à nous attacher à son personnage, face à la belle Sophie Quinton (38 témoins) que l’on ne voit pas assez quand elle a un tel talent, est émouvante avec un brin d’humour qui transparait dans son regard et son doux sourire. Valeria Golino (Jacky au royaume des filles) est toujours aussi drôle et séduisante. Luis Rego (Attila Marcel) reste égal à lui-même sans innover, ainsi qu’Evelyne Buyle (Max) ou Anémone (Pauline et François), comme Brigitte Sy (La guerre est déclarée) qui cependant assure avec conviction. Ensuite, les Michaël Abiteboul (La vie domestique) et Jean-Louis Coulloc'h (Le Skylab), Luce et la belle Suliane Brahim (Libre et assoupi) ou encore Gustave de Kervern (Dans la cour) instaurent l’ambiance de leurs talents.