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3 mai 2014 6 03 /05 /mai /2014 07:52

J’ignore dans quel sens Lisa Azuelos (LOL USA) a voulu que l’on interprète son film, comédie prétendument romantique que j’ai pour ma part trouvé d’une immoralité violence qui n’a rien de la romance annoncée.

Lors d’une soirée, un homme marié rencontre une femme fraichement divorcée avec jeune amant, et c’est le coup de foudre. Au demeurant, il est heureux avec sa femme qu’il aime et ses enfants qu’il adore. Sans s’engager dans une aventure tête baissée, il va laisser le hasard les retrouver, résistant à la tentation d’assouvir ses fantasmes avec une femme aussi belle et éprise que lui… ou pas. De romantisme, avec le regard de la caméra, le jeu des aller retour confus, entre réalité et fantasmes, il n’y en a pas. Tout du long de cette histoire, j’ai ressenti un malaise face à une ambiance délétère que rien ne justifie, pas même le coup de foudre. Il y a ainsi cette permutation entre raisonnement logique sans être moraliste, et cette folie amoureuse d’adolescents moyens, et les entourages qui poussent à franchir la ligne. Car de l’immoralité, cette histoire en est lourdement chargée de sens. S’il n’y a rien de plus beau que l’amour, il n’y a aussi rien de plus laid que l’adultère qui porte toute la trahison. Je ne porte aucun jugement sur le fait de tromper, ni de condamnation à l’amour hors mariage. Nous savons tous qu’il est quasi impossible d’être avec la même personne toute sa vie sans tentation d’aller voir ailleurs, tant très vite il ne se passe plus grand-chose dans un couple tout en ayant toujours des sentiments, et qu’il est même parfois salutaire de trouver des dérivatifs, pour sauver le couple parfois en perdition, ou même pour trouver mieux. Après, il est préférable de se quitter et de refaire sa vie ensuite, mais ça c’est un autre débat. Donc, ce n’est pas le thème du film qui m’ennuie, tant il est banal, mais c’est le traitement dans cette histoire qui nage dans une impression dramatique d’une laideur aux sentiments fantasmés que la fin somme toute, ne rend pas plus agréable. La trame est donc classique, qui en soit, n’a rien de particulièrement nouveau ou d’originale qui puisse mettre mal à l’aise ou choquer. Ce qui m’a vraiment gêné, c’est le regard porté par la réalisatrice, avec l’intention d’une comédie farce qui ne l’est jamais. Falling in love avait soulevé le sujet avec beaucoup plus de subtilité et de passion, de raison et d’intelligence, et même avec de l’humour.

Je passe sur le quart d’heure pour la promotion de la drogue, que l’on retrouve désormais dans tous les films comme d’un acte normal et sans « risque », pour ensuite suivre des personnages qui surjouent en forçant bêtement leur jeu et les sourires crétins. Les dialogues sont mal écrits, la mise en scène souvent confuse, et une image aux contrastes grisâtre qui plonge l’histoire dans une opacité désagréable.

La très belle Sophie Marceau (Arrêtez-moi) a bien du mal à crédibiliser son personnage fantasque sorti tout droit de La boum, quand François Cluzet (11.6) est pitoyable et ridiculement mauvais. Lisa Azuelos elle-même ne passerait pas trop mal. Ensuite, les Alexandre Astier (Pop redemption) et Arthur Benzaquen (La ligne droite), comme Jonathan Cohen (La crème de la crème) et Niels Schneider (Les rencontres d’après minuit), ou encore Stéphanie Murat, Olivia Côte (Les gazelles) et Lily Taïeb, Jules Benchetrit (Chez Gino) et Tatiana Khayat, de même Stylane Lecaille et Thaïs Alessandrin sont souvent d’inégale qualité de jeu et de talent.

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