Très beau et sensible film de Philippe Muyl qui nous prend par la main pour suivre les pérégrinations émouvantes entre un grand-père de la campagne et sa petite fille de la ville, totalement opposés de mode vie et de caractère, et que le voyage avec un oiseau va tenter de réconcilier.
18 ans plus tôt, Zhigen avait quitté son village et sa femme pour Pékin afin d’offrir de meilleures chances d’études supérieures pour son fils Chongyi. Elle lui avait offert un bel oiseau pour le tenir compagnie et lui rappeler à son souvenirs, avec la promesse de revenir avec. Les années passées, la mort de son épouse avait éloigné ce retour. La réussite professionnelle de son fils, son mariage avec la belle Qianing et leur fille Renxin, sonne l’heure du retour pour apporter l’oiseau sur la tombe de la défunte. Les parents trop occupés par leurs métiers, un couple en séparation, le grand père se charge de sa petite fille pour un court week-end. Chemin faisant, avec un gamine gâtée pourrie qui n’en fait qu’à sa tête de mule insupportable, ils se trompent de train, de chemins et de galères en déboires, de découvertes en aventures, ils apprennent à se connaitre.
J’ai beaucoup aimé ce conte sensible et très subtil, peu bavard avec des regards et de mimiques souvent très émouvants. Le grand-père débonnaire est d’une profonde gentillesse, face à cette enfant unique surgâtée et choyée comme une petite reine caractérielle, qui au fil de ses découvertes, de ses aventures, devient adorable, espiègle, drôle et très émouvante. Bien sûr, la petite morale ne nous échappe pas, sur l’éducation, le respect intergénérationnel, la vie moderne et les valeurs familiales, mais c’est dit avec douceur et gentillesse mais sans naïveté non plus. L’occasion de parcourir la Chine dans sa diversité des paysages magnifiques, et des populations où cultures et dialectes sont différents. La réalisation est belle, sur un rythme doux sans tomber dans la lenteur interminable. En fait, tout est équilibré pour une narration qui allie aussi bien les émotions que l’humour qui du coup m’ont pleinement fait voyager et imprégné dans un univers parfois hors du monde.
Les interprètes talentueux sont excellents, comme Baotian Li qui joue avec beaucoup de subtilité, et la jeune Yang Xin Yi, espiègle à souhait est très marquante. La jolie Li Xiao Ran (Les filles du botaniste) dégage chaleur et retenue, ainsi qu’Hao Qin, dont on sent une grande force.