Premier long-métrage de Dante Ariola, qui nous entraine dans un road movie sur une crise de la cinquantaine, une quête identitaire, et dépression maladive quelque peu convenue.
Arthur Newman quitte un soir sa vie pour une autre, après avoir simulé un suicide par noyade sur une plage. Ayant changé d’identité et mis de côte une somme importante en liquide, il laisse derrière lui son ex-femme et son gamin dont il ne se jamais beaucoup occupé, et sa jolie compagne pour se refaire une nouvelle vie, affligés par sa disparition et perclus de questions désormais sans réponse. Il laisse aussi le souvenir d’un être absent et égoïste, que son attitude prouve d’autant mieux. Il fait rapidement la connaissance de Mike Fitzgerald, une belle jeune femme de vingt ans de moins, complètement à la ramasse également, qui tente de fuir comme elle peut ses peurs et angoisses. Lui est terne et chiant à crever d’ennui, quand elle lumineuse et fantasque, mais ils semblent faire étincelle. Chemin faisant, ils baisent à tout va dans les maisons d’inconnus, jusqu’à un club de golf où Arthur doit être embauché de par son excellent swing grâce déjà à un gros mensonge.
J’avoue que la trame est aussi terne que le personnage principal, qui réussi à n’être jamais sympathique, ni drôle ni émouvant, le genre de connard à qui on a envie de foutre son pied au cul. Détestable, égocentrique et égoïste, il n’a rien pour éveiller le moindre intérêt. A l’opposé, la jeune femme est bouillonnante de vie, drôle et émouvante, chiante et énervante aussi mais tellement emprunte de douleur et de désespoir criant qu’on a que le désir de l’écouter et de la protéger. Après, est bien long et peu passionnant le chemin qui les amènes nul part si ce n’est que cette fin un peu moraliste et simpliste. J’avoue m’être passablement ennuyé, et j’ai eu beaucoup de mal à m’intéresser à cette histoire. La mise en scène est pesante, même quand ce devrait être léger et loufoque comme les scènes de fellation ou levrette, n’en sont pas moins d’une tristesse affligeante tant les effets comiques sont loupés. Ça traine, c’est long et sans surprise, parfois redondant et du pathos pénibles, d’autant qu’intrigué au début on se lasse vite, trop vite sans que plus rien ne rattrape ou rehausse le niveau.
Il faut bien avouer aussi que Colin Firth (Gambit, arnaque à l’anglaise) ne connait qu’un seul et unique rôle du british inexpressif tristement chiant, que ce n’est plus du talent. Et à l’inverse, toute aussi british, la belle Emily Blunt (Looper) est pétillante, drôle et émouvante, variant ses expression et ressentis qu’elle nous fait partager avec succès. Lucas Hedges (The grand Budapest hotel) est sympathique. J’aime vraiment beaucoup Anne Heche (That’s what she said) qui même dans un second rôle arrive à être marquante, de même que Kristin Lehman.