Ha la bonne vieille rengaine sur l’argent qui ne fait pas le bonheur ! C’est donc Didier le Pêcheur qui s’y colle s’étant empressé d’adapter le deuxième roman de Grégoire Delacourt, sur une petite comédie douce amère pleine de bons sentiments et de clichés, abordant avec maladresse son rapport aux comportements face à l’argent et aux peurs et espoirs qu’il suscite.
Une mercière ayant joué au loto se trouve être l’heureuse gagnante de plus de dix neuf millions d’euros. Appréhendant les changements que cela va impliquer dans sa vie, si elle fini par aller chercher son chèque plus contrainte et forcée par conscience du devoir accompli qu’avec enthousiasme, elle ne le dépose pas pour autant à sa banque. Les raisons sont nombreuses comme la peur du quand dira t-on où tout se sait très vite dans une petite ville, mais aussi la crainte des changements que cela pourrait avoir dans sa petite vie médiocre. Pourtant, avec une telle somme elle pourrait transformer bien des vies, à commencer par celle de son fils pour démarrer sa vie professionnelle, de sa fille pour faire ses études d’arts et pour son mari qui se lève chaque jour à quatre du matin pour un boulot qu’il n’affectionne pas des masses. Jusqu’à ce que le dit chèque disparaisse, mari avec.
Décidément, Arras est à l’honneur cette année après Pas son genre, et c’est heureux car c’est une jolie ville à revoir ou découvrir. Pour au temps, voilà une insipide petite histoire qui nous mène au cœur d’une morale toujours mal vécue avec l’argent. Car ne pas en avoir est un cauchemar, en avoir un peu de trop, si tant que ce soit le cas, si ça ne fait pas forcément le bonheur ça y contribue grandement. D’autant plus que la belle héroïne se comporte comme une belle garce d’égoïsme en préférant laissant ses proches dans un quotidien de difficultés pour les garder auprès de soit sans rien changer à la vie de personne. Au-delà de cette trame, c’est aussi la réalisation qui laisse à désirer avec ce qui est censé être des gags ou bon mot qui n’en tombent que mal tant c’est assez niais. La mise en scène, bien que classique n’est guère passionnante, pas plus les images assez statiques.
Si Mathilde Seigner (Max) ne s’en sortirait pas trop mal, Marc Lavoine (Le cœur des hommes 3) est épouvantablement mauvais, d'une platitude désespérante. D’autant que Virginie Hocq et Frédérique Bel (Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?), comme Patrick Chesnais (Les beaux jours) et Tiphaine Haas, ou bien Cécile Rebboah (La cage dorée) et Julie Ferrier (La vie domestique), et plus encore Julien Boisselier (Jamais le premier soir), Michel Vuillermoz (Amour & turbulences) et Nathalie Blanc (Je n'ai rien oublié), sont quand même mieux.