Avec sa première réalisation, Kim Chapiron (La crème de la crème) nous entrainait sur un rythme de rap effréné, dans un songe horreur tragi-comique en found footage où se mêlent délire et réalité, fantasmes et angoisses sans que l’on sache où l’on veut nous emmener, ni ce qu’il faut vraiment en comprendre en filigrane dans les arcanes insanes.
Un groupe de lascars, un soir de boite de nuit la veille de noël, se retrouve embarqué dans une bizarroïde histoire. Une drague merdeuse, des insultes, une bagarre suivi d’un mauvais coup, et une bande de copains se retrouve éjecté de la boite. Confusément, ils prennent leur voiture pour se rendre dans la maison d’une fille aguicheuse qui laisse entrevoir beaucoup de sensualité. La maison est perdue dans la campagne avec des êtres étranges, sortes de tarés consanguins à la Délivrance. Dans
un brouillard entre rêves et réalité, la bande va vivre des cauchemars à plusieurs niveaux, mêlant désirs, sexe en angoisses avec des apparitions et des disparitions inquiétantes. Mélangeant divers styles de caméra, comme de musique et d’univers, nous sommes ballotés dans une ambiance distroy qui nous fait perdre pied en permanence sans jamais rehausser le niveau de qualité. Ni drôle ni effrayant, sans chemin directeur limpide, je n’ai pas réussi à m’amuser de quelque manière que ce soit. Les relations factices entre les protagonistes sont désagréables, parasités de clichés grossiers. Je n’aime pas beaucoup l’intolérance des musulmans envers leur pote athée, dont la conclusion finale est une sorte de morale intégriste des plus primaires. Faussement déjanté comme une sorte de scary movie plus proche de la caricature. J’ai quand même souri à certaines scènes potaches qui frisent en effet le délire débile.
Car Vincent Cassel (La belle et la bête) tout en en faisant de trop pour passer pour un bon débile serait presque drôle, quand Olivier Barthelemy (24 jours) est pour le coup assez risible. La très belle Roxane Mesquida (Rubber) est joliment troublante, et la magnifique Leïla Bekhti (Avant l’hiver) qui faisait déjà fort pour son premier film. Nico Le Phat Tan et Ladj Ly, comme Julie-Marie Parmentier (Les adieux à la Reine) et Gérald Thomassin, devenu depuis l'assassin d’une postière enceinte, François Levantal (Les invincibles) et même Monica Bellucci (Des gens qui s'embrassent), donnent de leur talent pour une ambiance mitigée.