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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 10:50

Histoire très triste et sombre de Tommy Lee Jones (Trois enterrements), sur une adaptation d’un roman de Glendon Swarthout qui m’a plus que surpris, bousculé et un peu déçu je dois l’avouer, par un style et une narration certes envoutante, mais tellement déroutante et inégale.

VIDEO. Cannes 2014: extrait exclusif de The Homesman en compétition officielleDans le fin fond du far west, où la vie est si difficile entre le sol aride, la chaleur et l’extrême solitude, entre les éléments et les relations humaines si dures, la folie et la dépression ont de quoi vous toucher au plus profond de vos certitudes. Ainsi, Mary Bee Cuddy, une belle quadra venue de New York exploiter seule une ferme, doit faire face à un mode de vie rude et solitaire, sans amour ni compassion. Elle se porte volontaire pour une terrible mission. Transporter trois femmes qui ont perdues la raison, pour toutes les difficultés que cette vie à usée au plus haut point. Le manque de tendresse des maris frustres et brutaux, la perte d’enfants et le travail épuisant en sont venus à les tuer en elles. Avec l’aide contraint et forcé de George Briggs, un vagabond hors la loi qu’elle sauve de la pendaison, commence un long et dangereux périple .

Indéniablement, ce récit nous conte avec sans doute plus d’exactitude que jamais dans les westerns, ce que fût la réalité du quotidien des femmes de cette époque. Marche ou crève, sans alternative de douceur et de tendresse, que l’on retrouve dans la société américaine d’aujourd’hui. Les faibles ou les gentils ne faisaient pas long feu, face à la brutale loi du plus fort, que ce soit de par les conditions climatiques ou les comportements humains qui ne laissaient pas de place aux sentiments et la compassion. Originaire de tous pays, souvent de pauvres gens qui n’hésitèrent à massacrer pour prendre les terres aux amérindiens, ils n’eurent pas plus de compassions entre eux, s’entretuant, s’entredéchirant tout en s’échinant pour cultiver les terres ou élever bovins et ovins dans un acharnement suicidaire entre les attaques de bandits et de gros propriétaire terriens avides.

De fait, la trame dramatique dans laquelle nous sommes entrainés, nous plonge dans un huis clos perdu dans l’immensité d’un paysage brûlant de solitude et de dureté qui m’a étreint dès les premières images. La réalisation ne nous laisse pas le moindre répit d’émotions violentes, pas tant d’ailleurs physique mais bien plus morale. Cette jeune femme que l’on rejette en permanence son besoin d’affection, sans vouloir voir sa profonde détresse, ni sa gentillesse comme un appel au secours éperdue, fait mal dans notre ressenti. Le portait des hommes n’est pas à leur honneur. J’ai été donc d’autant plus touché par son sort désespéré comme d’une douche froide qui m’a bouleversé. Pourtant, la lenteur de la mise en scène fini par desservir une triste et cruelle histoire, sombre jusqu’à la dernière seconde avec parfois des changements de rythme qui manque d’à propos et de consistances qui m’ont laissé sur ma fin, même s'il hante longtemps.

11-the-homesman-cannes-2014-tommy-lee-jones-the-homesman-first-look-reviewEncore une fois, Hilary Swank (La locataire) est puissamment et désespérément émouvante, dans un rôle si fort d’une femme qui va au maximum de ce qu’elle peut donner sans rien recevoir. De même d’un Tommy Lee Jones (Malavita) impeccablement terrible de conviction et d’effroi. Les trois femmes, Grace Gummer (Frances Ha), Miranda Otto (I Frankenstein) et Sonja Richter, sont terriblement marquantes de douleurs et d’épuisement. Viennent, David Dencik (Royal affair), et la jeune Hailee Steinfeld (3 days to kill), Meryl Streep (Tous les espoirs sont permis), excellente, et Barry Corbin (War games) pour illustrer les divers ressentis d’une époque douloureuse.

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commentaires

P
Tommy Lee Jones est avec Kevin Costner et Robert Duvall l'un des derniers héritiers du western classique hollywoodien. Il l'avait prouvé avec des films comme "Les disparues" ou encore son très bon "Trois enterrements". "The Homesman" est un film tout aussi âpre que le précédent. Peut-être même plus dur au fond. Il est de plus interprété royalement par un duo en état de grâce. Après "Shérif Jackson",ça fait deux bons westerns en moins d'un an. C'est ce qu'on appelle une bonne année!
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B
Oui, de bons crus et terriblement marquants qui hante longtemps avec une vision du far west plus naturaliste comme rarement atteint.