Comédie bien loufoque de Maggie Carey qui pour son premier long métrage nous entraine sur le thème de la découverte d’une lycéenne de la sexualité sous toutes ses formes, de manière ludique et amusante, sans jamais tomber dans le trash ni le vulgaire, pas plus de voyeurisme graveleux ou de morale mal placée. Une sorte de cours d’éducation sexuelle féminine bon enfant.
Brandy est une jeune fille qui, avant l’entrée en université, se rend compte qu’elle est passée à côté de beaucoup de choses essentielles de sa vie. A force de travail pour être la meilleure en toutes les matières, elle passe pour une froide autoritaire barbante, même auprès de ses deux meilleures copines. Ainsi, la petite vierge dresse une liste de toutes les pratiques sexuelles à réaliser, et la liste est très longue et diversifiée. Elle commence donc avec son meilleur ami d’enfance, dont elle ne soupçonne pas qu’il est éperdument amoureux d’elle. Embauchée dans une piscine municipale, elle explore toutes les facettes du plaisir avec un collègue différent à chaque avancée dans ses découvertes, à l’heureuse stupéfaction de ses amies. Et l’amour dans tout ça ?
Sur une ambiance joyeusement déniaisée, avec un naturel décomplexée, l’histoire aborde bien des facettes de la sexualité, sans tabou ni jamais tomber dans le vulgaire ni dans le ridicule, surfant simplement en toute franche rigolade les différentes possibilités d’une sexualité riche et débridée, sans jugements moraux, et avec une vision féministe du plaisir. Il y a un peu de 18 year old virgin. L’occasion aussi de porter une estocade heureuse, quand à la mutilation sexuelle masculine, qui n’est pas pour une fois justifiée par les arguments débiles qu’on nous bassine avec force mensonges. L’occasion aussi, d’aborder la sexualité avec une vision aussi amusante que possible, en combattant les obscurantistes qui voient le mal là où il n’y en a pas. La gente masculine n’est pas franchement valorisée mais somme toute assez proche d’une certaine réalité des plus rafraichissantes.
Etonnement, la moyenne d’âge du casting est de trente ans, quand ils sont censés avoir entre 16 et 18 ans, ce qui se ressent assez fortement. Néanmoins, ils sont vraiment drôles, comme Aubrey Plaza (Dans la tête de Charles Swan III) qui donne de sa personne, face à Johnny Simmons (Le monde de Charlie) attendrissant. Bill Hader (Men in black III) -mari de la réalisatrice- est hilarant, de même qu’Alia Shawkat (May in the summer) et Sarah Steele (Margaret). Scott Porter (Ten years - 10 years) est impayable, de même la très belle Rachel Bilson (Jumper) et Christopher Mintz-Plasse (Kick-Ass 2). En parents antinomiques, Connie Britton (Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare) et Clark Gregg (Thor) sont très drôles.