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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 10:01

Petite fantaisie de Robert Guédiguian (Les neiges du Kilimandjaro), qui devient très vite un petit conte débilitant virant vers le pénible faussement sympathico-humoristique bien lourd aux sonorités de Jean Ferrat ringardes qui plombe d’autant plus l’ambiance déjà passablement lourde quand bien même l'amusement semblerait être de la partie.

Donc, le jour d’anniversaire d’Ariane, qui a préparé une belle table et un magnifique gâteau, elle se retrouve finalement seule, suite aux absences de mari et enfants. Sur un coup de tête, elle prend sa voiture vers l’aventure qui se termine vite après le vol de son sac à main et de la mise à la fourrière de son véhicule. Elle se retrouve perdue dans un restaurant de bord de mer, intégrée avec une hétéroclite compagnie. Un patron désabusé, un poète, une jeune prostituée et son connard de loubard, un africain fou et une petite tortue qui semble parler. Elle devient la serveuse, la confidente, l'amie, l'âme de ces lieux et de ces solitudes. 

Sur le ton d’un gentil petit conte irréel, avec comme d’habitude des messages sous jacents parfois de mauvaise foi, je n’ai pas réussi à me complaire dans cette ambiance ou aurait du régner une petite folie plus douce amusante. Il faut dire que les protagonistes ne sont pas spécialement aussi sympathiques que le réalisateur voudrait nous le faire passer pour tel. Entre le compagnon amoureux qui claque vulgairement les fesses de sa compagne, lui flanque brutalement des baffes dans la gueule, et dont le passe temps est d’amener des clients de quelques manières qui soient et pas toujours le plus élégant pour avoir sa commission, rien qu’à lui tout seul, plombe méchamment la trame. Ensuite, entre le piètre poète du dimanche et l’immigré fortement dérangé, nous avons droit à des portraits peu reluisants et aussi peu intéressants. Qu’était-il utile de montrer la jeune femme à poil, qui n'apporte rien apporte au personnage ? Je me suis donc fortement ennuyé.

On retrouve les fidèles et quelques nouveaux. Ariane Ascaride (Fanny) est égale à elle-même dans les personnages de son mari de réalisateur. Jacques Boudet (Les adieux à la Reine) et Gérard Meylan (Mains armées) sont sympathiques, quand Lola Naymark joue juste. Pas très convaincant Adrien Jolivet (Les neiges du Kilimandjaro) pas plus ni moins que Youssouf Djaoro (Un homme qui crie) qui a bien du mal à déclamer son texte. Caméo de Jean-Pierre Darroussin (La ritournelle) et d’Anaïs Demoustier (D'amour et d'eau fraiche).

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commentaires

S
Tout a fait d'accord avec vous !
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V
C'est une question de sensibilité. Je conçois qu'on puisse s'ennuyer en regardant ce film dans une période faste, où tout va bien pour soi, mais je suis persuadée qu'il peut apporter une aide et redonner un peu de moral à ceux qui ne sont pas en super forme, à condition bien sûr de comprendre le langage du réalisateur, d'être assez ouvert et tolérant pour ça. Oui il y a des personnages bateau, ils ont un sens dans le film, ils nous disent tous quelque chose, on appelle ça des archétypes. L'angoisse du temps qui passe, de l'âge qui arrive, la peur de la solitude et les stratagèmes pour y échapper, la détresse sociale, le manque de sens de la vie et les démons qui torturent certains (tant mieux pour ceux qui n'ont jamais vécu ça), beaucoup trouveront le moyen de s'identifier. Le choix d'une forme légère n'implique pas forcément le manque de qualité ! mais il est vrai qu'on enferme volontiers un artiste dans un genre au point de lui refuser le droit de faire autre chose, le changement déstabilise et on condamne sans chercher à comprendre. Deux choix sont possibles face à ce film : ouvrir son cœur d'enfant, accepter la fantaisie, jouer, chanter faux, admettre l'imperfection et la fantaisie ou bien se draper sous le châle du mépris, de l'indifférence, de l'anonymat et de la condamnation facile d'autrui, un peu comme les spectateurs du spectacle au Frioul et se barricader bien à l'abri (des autres) dans une résidence blanche et propre dépersonnalisée comme celle de l'ouverture du film. Au final, l'essentiel est d'être heureux et : "comme on fait son lit, on se couche".
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