Petite fantaisie de Robert Guédiguian (Les neiges du Kilimandjaro), qui devient très vite un petit conte débilitant virant vers le pénible faussement sympathico-humoristique bien lourd aux sonorités de Jean Ferrat ringardes qui plombe d’autant plus l’ambiance déjà passablement lourde quand bien même l'amusement semblerait être de la partie.
Donc, le jour d’anniversaire d’Ariane, qui a préparé une belle table et un magnifique gâteau, elle se retrouve finalement seule, suite aux absences de mari et enfants. Sur un coup de tête, elle prend sa voiture vers l’aventure qui se termine vite après le vol de son sac à main et de la mise à la fourrière de son véhicule. Elle se retrouve perdue dans un restaurant de bord de mer, intégrée avec une hétéroclite compagnie. Un patron désabusé, un poète, une jeune prostituée et son connard de loubard, un africain fou et une petite tortue qui semble parler. Elle devient la serveuse, la confidente, l'amie, l'âme de ces lieux et de ces solitudes.
Sur le ton d’un gentil petit conte irréel, avec comme d’habitude des messages sous jacents parfois de mauvaise foi, je n’ai pas réussi à me complaire dans cette ambiance ou aurait du régner une petite folie plus douce amusante. Il faut dire que les protagonistes ne sont pas spécialement aussi sympathiques que le réalisateur voudrait nous le faire passer pour tel. Entre le compagnon amoureux qui claque vulgairement les fesses de sa compagne, lui flanque brutalement des baffes dans la gueule, et dont le passe temps est d’amener des clients de quelques manières qui soient et pas toujours le plus élégant pour avoir sa commission, rien qu’à lui tout seul, plombe méchamment la trame. Ensuite, entre le piètre poète du dimanche et l’immigré fortement dérangé, nous avons droit à des portraits peu reluisants et aussi peu intéressants. Qu’était-il utile de montrer la jeune femme à poil, qui n'apporte rien apporte au personnage ? Je me suis donc fortement ennuyé.
On retrouve les fidèles et quelques nouveaux. Ariane Ascaride (Fanny) est égale à elle-même dans les personnages de son mari de réalisateur. Jacques Boudet (Les adieux à la Reine) et Gérard Meylan (Mains armées) sont sympathiques, quand Lola Naymark joue juste. Pas très convaincant Adrien Jolivet (Les neiges du Kilimandjaro) pas plus ni moins que Youssouf Djaoro (Un homme qui crie) qui a bien du mal à déclamer son texte. Caméo de Jean-Pierre Darroussin (La ritournelle) et d’Anaïs Demoustier (D'amour et d'eau fraiche).