Premier long métrage de Ruben Amar et Lola Bessis, qui se sont mis à deux pour cette trame électro-expérimentalo-psychédélique indé, qui nous décrit le quotidien d'un petit cercle bobo new yorkais de pseudos artistes, pris entre les responsabilités adultes et les rêves immatures.
Leeward est un boulet, qui vit au crochet de sa femme sans bosser, préférant faire zouzou de la zizique avec les zouets de sa gamine tout en refusant contrat et responsabilités… bah oui, c’est un artiste rebelle qui ne veut pas de compromis avec la vilaine société capitaliste qui pourrait aliéner son art de ne rien faire, car c’est un incompris d’artiste, putain quoi. Il fait la rencontre de Lilas, une petite française qui est elle-même la fille d’une grand artiste mondialement reconnue, qui se cherche elle aussi dans son art. Venant de quitter son amant artiste également qui peinturlure des jeunes femmes sur le thème du bondage sado-maso, elle hésite à rentrer en France avec un billet acheter par maman, ou tenter de rester et trouver une galerie qui voudrait ses petits films found footage. Se croisent et s’entrecroisent des sortes de zombies sans attaches, sans avenir, basés sur des utopies.
Le côté kibboutz hippie qui partage tout, profiteurs en tous genres, représente tout ce que je n’aime pas, dans une atmosphère pédante et de profonde hypocrisie. L’histoire se suit avec agacement tant la narration passe du coq à l’âne dans un style pseudo allénien, l’humour en moins mais proche de Julie Delpy sans l’émotion. Ce n’est pas inintéressant pour autant, mais il manque de rigueur et de logique, tant c’est une sorte de melting-pot de bout d’essai en tout genre sur une galerie de portraits peu flatteur, et qui s’avère assez juste dans le fond. Cependant, je n’adhère pas au bon gros pathos avec la chanson du glandeur qui ne fout rien que de gâcher la vie de ses proches et croit s’en tirer à si bon compte avec ses chansons à l’eau de rose, ou de la célèbre maman qui admire l’œuvrette filmé de sa fifille qui fait passer des messages perso à son égard. Apparemment, les histoires de pisse très en vogue ces temps-ci, ont l’air d’intéresser les réalisateurs depuis quelque temps. Ceux de la gamine, comme celui de la nana qui pisse debout, sans que cela me choque outre mesure, mais dont il doit y avoir une symbolique artistique m’échappe.
Coréalisatrice et premier rôle de Lola Bessis, qui ne s’en tire pas si mal compte tenu du contexte. De même Brooke Bloom (Extrêmement fort et incroyablement près) qui joue avec justesse, quand Dustin Guy Defa, tape assez vite sur les nerfs par ses approximations malhabiles. La petite Olivia Costello est parfaite. Virevoltent avec bonheur Makeda Declet et Myriam Ajar (La cité rose), et la participation d’Anne Consigny (Ce que le jour doit à la nuit), et de la compositrice chanteuse Candace Lee.