Dans la famille Coppola, je veux Gia… ou pas, dans le même registre que sa tante Sofia, nous plonge au cœur de l’ennui de l’adolescence avec un tel réalisme que c’en est extrêmement chiant. Adaptation d’un recueil de nouvelles de James Franco à la vision glauque d’une certaine jeunesse dont il s’est inspiré de sa propre expérience et de celle de ses connaissances. Le titre fait référence à sa ville natale.
Voyage au cœur de la jeunesse dorée et désœuvrée au travers d’un panel d’adolescents et de leurs vices. Nous suivons un groupe d’ados, dont April qui est amoureuse de son pédophile entraineur de foot féminin dans lequel elle joue. Une petite barbie délurée qui passe son temps à sucer tous les mecs, d’un homo refoulé qui ne s’assume pas, d’un pote amoureux d’April mais puceau coincé, et bien d’autres aux profils divers et variés qui trainent lamentablement leur spleen. Ils crèvent tous leur ennui à force d’alcool et de drogue qu’ils trouvent avec une facilité inouïe, de beaucoup de sexe le plus souvent glauque, triste et sans amour, ou de rouler de nuit à contre sens suicidaire.
Rien de bien nouveau dans la petite sphère bien fermée d’Hollywood, avec leur nombrilisme et emmerdement de vivre. Reste que, s’il y a quelqu’intérêt dans cette trame, il a le tort de ressembler à tant de produits de la famille Coppola. La réalisation laisse à désirée par une mise en scène qui est souvent confuse, sur une qualité image le plus souvent sombre obscure. Si le sujet est usé jusqu'à la corde mais toujours d'actualité, il n'apporte cependant pas
de grande originalité depuis La fureur de vivre. Il ne s’agit pas seulement de montrer une société viciée, dans laquelle a baigné James Franco qui avait complètement plongé jusqu’à être condamné par la justice qui lui offrit une seconde chance qu’il su heureusement prendre et qu'il ne montre pas dans cette histoire, qui manque de souffle qui puisse nous passionner. Non seulement tous sans exception sont des crevards antipathiques, mais en plus ils ne dégagent d’aucun sentiment, ni de compassion ni de pitié, rien qu’une profonde indifférence. Etait-ce le but de la réalisatrice ?
James Franco (Veronica Mars) assume un rôle particulièrement délictueux avec conviction. De même la jolie Emma Roberts (Les Miller, une famille en herbe) a tendance à s’enfermer un peu trop dans le profil de la fausse prude dévergondée. Jack Kilmer, le fils à papa, n’est quand lui pas très bon, alors que Nat Wolff (Happy New Year) est un peu plus crédible. Les belles Zoe Levin (Trust), Olivia Crocicchia, Nathalie Love (Somewhere), ou Claudia Levy et encore Val Kilmer (MacGruber) assurent avec conviction.