Beau film d’Arnaud des Pallières réalisait un remake Michael Kohlhaas - Der rebell de Volker Schlöndorff, d’après d'une nouvelle d’Heinrich von Kleist, dans un style épuré à l’ambiance doucereuse et pas moins lourdement menaçante sur une volonté implacable de soif de justice, principe impossible à faire plier.
A la suite d'une injustice de la part d’un jeune et méprisant petit seigneur à l’encontre de Michael Kohlhaas, celui-ci décide de porter plainte auprès de la reine. C'est sa femme qui s'y rend pour déposer sa requête, mais à son retour elle est violentée et assassinée par les hommes du seigneur. Meurtrie, Michael vend toutes ses possessions afin de lever une troupe, et soulève toute la contrée qui sombre dans la violence et la peur pour les nobles et contre les injustices.
Sur un rythme langoureux, aux images sombres et poétiques à la Brüghel, le récit nous entraine dans une de ces belles et tristes histoires, non pas de ces vengeances habituelles, mais de demande et règlement de justice légitime. Une de ces grandes et vertueuses idées qui bouleverse le monde. J'ai été envouté par l'ambiance, la trame. La réalisation est soignée sur une mise en scène maitrisée aux images très belles et léchées. Le thème développé est bien évidemment de ceux qui nous interpellent et nous font lever en masse, de celui qui fait les grands événements de l’humanité, tomber des dictatures et tyrannies, et forcément enflamme les passions et imagination : la soif de justice et respect pour tous. La fin est triste et belle, sobre et émouvante, forte et marquante.
Mads Mikkelsen (La chasse) est une de fois d'une émotion ténue qui prend aux tripes, comme la jeune Mélusine Mayance (Les gamins) qui est très marquante. De même Delphine Chuillot (La femme du Vème) et David Kross (Cheval de guerre), ainsi que Bruno Ganz (Cartel) et Denis Lavant (L'œil de l'astronome). Il en est de même de l’excellente Roxane Duran (Augustine) et Sergi López (Le labyrinthe de Pan), comme d’Amira Casar (Pas son genre) et David Bennent (Le tambour).