Huis clos bien saignant de Mark Young, qui pourtant malgré le suspens et l’hémoglobine n’arrive jamais à fixer notre intérêt sur une trame des plus conventionnelles, pas plus notre attention dans une ambiance qui sent tout de suite de très loin ce qui va se dérouler sans surprise ni plaisir.
Tard un soir, dans le bar d’une petite ville perdue au fin fond de nulle part, Noreen la petite serveuse s’ennuie ferme dans son job nocturne, sert et discute avec les habitués dans une ambiance tranquille et pépère. Le policier, le patron, un jeune couple d’ados, ou encore un routier, quand arrive un représentant, puis un homme louche. La radio annonce le massacre dans la région de toute une famille et la description de la voiture du tueur. Passé le choc
de l’horreur, la suspicion s’installe contre le nouveau venu, qu’une brève enquête du policier met hors de cause. Pourtant, après son départ, il revient avec un fusil et plombe sauvagement à tout va, et prend les autres en otage. Arrive enfin un homme et une valise pleine de dollars pour payer l’assassin de la famille. Sauf que le tueur du bar n’est pas le bon meurtrier. S’installe alors une nuit d’angoisse bien sanglante. Qui est qui ? Qui veut quoi ? Qui peut s’en sortir ?
Huis clos classique donc, qui ne révolutionne pas le genre mais surtout s’enferme vite dans l’ennui mortel de l’absurdité. Car le classicisme n’est pas forcément gage de sombritude. La réalisation passe de l’un à l’autre des protagonistes comme dans une pièce de théâtre télévisée, avec des dialogues souvent creux et des actions qui soudainement gicle sans laisser le temps de comprendre et d’apprécier le geste que la caméra fait ensuite l’état des lieux nous laissant dans la frustration d’avoir tant attendu qu’il se passe quelque chose qui devient fugace. Sans être une nullité, c’est surtout une déception qui prédomine avant tout par une maladresse dans les travelings et cadrages, plus que dans la narration et les interprétations.
J'aime bien Amber Benson (La tentation d’Aaron) qui ne s’en sort pas trop mal compte tenu du profil de son personnage, face à Michael Madsen et Harold Perrineau, comme de Kevin Gage et Lew Temple (Unstoppable), ou encore Danny Trejo (Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy) pourtant dans un rôle qui le change de ses habitudes, mais aussi de Patrick Durham et Jonathan Sachar, la jolie Lindsey Axelsson et Talan Torriero qui apparaissent plus qu’on ne les voit… avec regret.