Drinking buddies

Ou moments d’égarements dans une comédie dramatico-romantique de Joe Swanberg (Be cool), dans des relations de jeunes couples plus ou moins bien assortis, menacés de tentations et questionnements légitimes face à l’engagement et aux bons choix. Le tout dans un univers de bière qui donne bien soif.

Alors que Luke et Kate, collègues dans une petite brasserie artisanale, passent leur temps à se chamailler et à limite flirter, comme dans un jeu entre bons potes, et à boire beaucoup. Qui se ressemblent s’assemblent, et en effet ils seraient bien faits l'un pour l'autre, mais sont tous deux en couple chacun de leur côté, avec Jill et Chris. Mais les contraires s’attirent aussi. Le compagnon de l’une comme la fiancée de l’autre sont des intellos, quand leurs moitiés sont plus dans la déconnade, les potes et la bière. Lors de l’inauguration de la brasserie, les deux couples font connaissance, et des sympathies s’en dégagent. Ainsi, un week-end à la campagne est organisé, qui va rapprocher Jill et Chris jusqu’à un baiser sensuel troublant qui pourrait remettre en question les deux couples.

Joliment raconté, excellemment mise en scène, avec un superbe travail d’improvisation sur des dialogues poussé à l’extrême, donnant un réalisme de jeu époustouflant. La trame, sur les égarements, hésitations et doutes dans une vie de couple, est à priori classique et déjà vu sans nul doute, sauf que la réalisation donne une ambiance doucereuse et délicieuse, qui flirt avec le documentaire fiction reportage au plus près des protagonistes sans que jamais nous n’ayons l’impression d’indiscrétion. Au demeurant, tout reste au niveau des émotions à fleur de peau. L’atmosphère est souvent malaisée dans les incertitudes de chacun, immergée de bière qui coule à flot, embrumant les pensées et les décisions à prendre. J’ai beaucoup aimé ce récit et cette réalisation très personnelle, qui marque tant c’est d’un beau ralisme dans lequel on se retourve à un moment ou un autre.

La très belle Olivia Wilde (The incredible Burt Wonderstone) est une fois de plus la louloute de service avec beaucoup de conviction, face Jake Johnson (Nos pires voisins) excellent, et ma belle Anna Kendrick (Surveillance) qui dégage toujours cette douceur qui m’émeut, et Ron Livingston (Parkland) parfait. Ti West et Callie Stephens, Mike Brune et Frank V. Ross, ou encore Jason Sudeikis (Les Miller, une famille en herbe) et le réalisateur Joe Swanberg qui tient également un petit rôle, donennt le meilleur d’eux même.