Elle l’adore

Fille de Julien Clerc et de Miou-Miou, Jeanne Herry réalise son premier long métrage surmédiatisé et qui n’accouche que d’une souris, pour une trame qui flirte entre comédie et thriller aux quiproquos vaudevillesques laisse pantois de tant d’amateurisme d’écriture. Beaucoup de bruit pour rien.

Lors d’une dispute conjugale, Vincent Lacroix tue accidentellement sa compagne. Chanteur à succès, il craint le scandale qui retomberait sur lui et sa carrière au moment de la promotion de son nouvel album. Aussitôt, il enveloppe le corps, et l’embarque dans le coffre de sa voiture pour se rendre auprès de Muriel, une fan de la première heure, afin de la charger d’une mission à son insu, qui consiste à l’envoyer en Suisse chez sa sœur qui tient une unité de crémation. Apparemment, rien que du plus simple. Sauf que la jeune femme, mythomane et fantasque, n’était peut-être pas la plus à même pour une telle mission.

Passé le premier quart d’heure où j’ai tenté de me prendre au jeu sans trop savoir s’il s’agissait d’une comédie loufoque ou d’une dramatique, et je ne le sais toujours pas, j’ai très vite déchanté. La faute à une mise en scène qui se perd entre le duo du chanteur et sa fan, et du duo de policier à la cuisse légère dont je n’ai pas perçu l’intérêt dans cette trame. La faute aussi, à une réalisation qui donne ou ne sait pas donner le ton juste de l’intrigue. On ne saisi pas vraiment les motifs de faire disparaitre le corps de la jeune femme, qui semble au final se « justifier » par son côté volage et révèle un meurtre plus qu’un accident. Les allers-retours passé/présent ne sont pas toujours très heureux et moins encore judicieux. Enfin, le « gag » du sms envoyé au mari au lieu de la maitresse est tellement nul qu’il en fracasse encore plus la fin.

Sandrine Kiberlain (Salaud, on t'aime.) qui s’affirme positivement à mes yeux dans un profil qu’elle maitrise désormais, est tout aussi attendrissante que drôle, face à Laurent Lafitte (Duo d'escrocs) qui joue très bien aussi, mais égal à lui-même sans différencier des ses personnages récurrents. Par contre, Pascal Demolon (L'Ex de ma vie) et Olivia Côte (Les gazelles) nous offre un spectacle peu apréciable. Suivent Hélène Alexandridis (100% cachemire) et Nicolas Bridet (Mains armées), Sébastien Knafo et Muriel Mayette, ou encore Benjamin Lavernhe, Michèle Moretti (Dans la cour) et Lou Lesage (My Little Princess).