Premier film de 1941 sur les six réalisés aux États-Unis par Jean Renoir -après son départ de la France occupée, mais pas pour raisons patriotiques- adaptait le roman de l’écrivain Vereen de Bell qui mourut au combat en 1944, nous conte une belle histoire romantique sur fond de nature sauvage et inquiétante.
Parti chasser dans le marais d'Okefenokee, Ben Ragan s’y perd à la tombée de la nuit à la poursuite de son chien. Lieu mortel pour qui ne connais pas les moindres recoins, entre serpents, crocodiles et sables mouvants. Il y fait la rencontre du fugitif Tom Keefer qui survit depuis cinq ans, après avoir été accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis. Devenant amis, Ben étant convaincu de son innocence, décide de mener son enquête de retour au village. Il va rassurer Julie, la fille de Tom, et tomber amoureux.
Un beau film pour une belle histoire, dans laquelle plusieurs thèmes sont abordés autres que la romance des jeunes gens, telle la rumeur et la manipulation, les relations parents enfants, mais aussi la nature sauvage et admirable des lieux. Un film qui mérite le détour aussi par l’apport du style du cinéma européen et français, dans une logique et ambiance hollywoodienne. La réalisation sur une mise en scène fluide qui rappel sans conteste les films et ambiance pagnolesque dans un contexte américain. Un grand réalisateur qui a laissé une œuvre magnifique, qui n’occulte cependant pas son antisémitisme qui fait tâche. Un remake, Prisonniers du marais (Lure of the wilderness) a été réalisé en 1952 par Jean Negulesco avec Jean Peters, Jeffrey Hunter, Constance Smith.
Avec un beau casting qui marque comme Walter Brennan et Dana Andrews (Boomerang) qui sont excellents, ainsi que la belle Anne Baxter qui est très émouvante. Walter Huston, père du réalisateur John Huston, comme Virginia Gilmore et John Carradine (Un homme fait la loi), ainsi que Mary Howard et Eugene Pallette (Le ciel peut attendre), mais aussi Ward Bond et Guinn 'Big Boy' Williams, contribuent avec talent à donner vie à cette œuvre.