Gustave Kervern et Benoît Delépine (Le grand soir) récidivent pour leur sixième réalisation en duo, nous entraine dans une plongée sans fin d’une NDE, soit une Expérience de Mort Imminente (EMI) ou plus communément un burn-out -syndrome d'épuisement professionnel- sorte de fatigue psychologique extrême aux pertes de repère des sens de la vie.
Un employé de centre d'appel en pleine souffrance professionnelle, quitte son appartement et sa famille, vers la montagne proche avec pour objectif de commettre un suicide. Seul, il s’égare entre imaginaire et réalité, tentant à de nombreuses reprises de mettre fin à ses jours, rencontrant de rares visiteurs et faisant une grosse introspective sur lui-même de sa vie personnelle et professionnelle, lui permet de faire un point de situation désespéré.
Histoire sombre, languissante et déboussolante tant le peu de dialogue intérieur et plus rares encore avec les autres, partent dans tous les sens, tous les sujets pour illustrer les pertes de repères d’une vie d’où ne ressorte qu’une inépuisable désespérance. Sans avoir été hyper enthousiasmé, tellement l’étrangeté disparate des sujets abordé pour une description du soit est proche de l’étrange absurdité, je me suis laissé emporté par cette ambiance délétère. Dans un cadre magnifique, le contraste est frappant en opposition de la complexité du désordre psychologique que vit dans une souffrance qui est excellemment illustrée. La partie de vélo et bille, symbole de régression infantile et de repli dans une meilleure époque de son enfance, est un des nombreux exemples qui illustrent les différentes phases que parcours le protagoniste. Très grosse et omniprésence publicité pour une marque qui occupe un peu trop le visuel.
Sur une réalisation maitrisée comme toujours, aux cadrages qui rappel parfois le reportage pour filer vers le fantastique donne une évolution au récit toute la puissance de la dérive du personnage. Ainsi, lorsqu’il est dans son salon, avachi sur la canapé, on ne voit que lui, et les jamabes de sa femme et ses enfants qui reflète son peu d’intérêt à ce qui l’etoure, à ceux qui partage sa vie dont il s’est éloigné, est une illustration basic que j’ai apprécié. L’interprétation, aussi brute de décoffrage, aide à l’atmosphère générale.
Ainsi, Michel Houellebecq fait force entre un jeu primal, sur un physique peu amène qui marque fortement. Marius Bertram et Manon Chancé donnent une autre dimension plus salutaire.