Gentil petit film mélodramatique de R.J. Cutler qui a adapté le roman fantastique de Gayle Forman pour un public d’adolescents, mêlant astucieusement le monde hors du temps entre la vie et la mort, pour une histoire sur la réflexion sur le sens de l’existence, et de la volonté de l’affronter et d'y faire face.
Mia est une jeune fille de dix-sept ans, heureuse dans sa vie, entre ses parents et son petit frère, sa passion pour la musique classique et son petit ami Adam. Jusqu’à l’accident de voiture gravissime qui la plonge dans le coma. Entre la vie et la mort, elle assiste à tout ce qui se passe en direct, détaché de son corps comme un fantôme, et se pose la question de rester et de se réveiller, ou de partir vers la mort. Les souvenirs de ces derniers mois et ce qui l’attend se joue dans le choix de la décision qu’elle va prendre.
S’il suffisait aux personnes plongées dans le coma, de décider leur propre volonté de revenir ou de partir, de mourir ou de vivre, ce serait trop simple. Simplissime en effet, mais le récit se suit avec beaucoup d’intérêt et d’émotion, même si je regrette l’étirement final en pathos. Mais dans l’ensemble, l’histoire est belle, triste et forcément terrible, tant le choix qui semble évident peut en effet se discuter pour la jeune fille face au drame qu’elle vit avec douleur. Après, il faut le prendre pour ce que c’est, à savoir une romance pour adolescent, sur le classique passage à la vie adulte, l’éveil à l’amour, et l’affrontement à la mort.
La réalisation est efficace, alerte et vive, passant allégrement des réminiscences à l’actualité tragique avec à chaque fois des rebondissements qui accentue l’angoisse du choix final, même s’il ne fait aucun doute. La mise en scène soigne en tout cas le suspens avec les émotions dans une ambiance maitrisée. Un sequel du roman, Where she went, est déjà sorti et est susceptible d’un prochain film. Ce dont, compte tenu de la forme de l’intrigue, je n’en vois pas l’intérêt, autre que commerciale, de revenir trois ans plus tôt du drame, quand il n’y aura pas de même construction narrative.
Une fois de plus, Chloë Grace Moretz (Sils Maria) excelle avec émotion et charme, pour bouleverser son auditoire, quand Jamie Blackley (Le cinquième pouvoir) ne m’a pas paru transcendant. Alors que Mireille Enos (Sabotage) et Joshua Leonard (Le projet Blair Witch), et surtout Liana Liberato (Stuck in love) sont bien plus marquants. De même Stacy Keach (Nebraska) et Schein Jakob Davies (L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet), Gabrielle Rose (Jennifer's body) et Ali Milner, ou encore Lauren Lee Smith (Girl walks into a bar), Chelah Horsdal (La cabane dans les bois) et Aisha Hinds (Star Trek into darkness).