Film d’espionnage de facture extrêmement classique d’Anton Corbijn (The american) d’après une adaptation du thriller de John Le Carré (La taupe) sur un thème d’une actualité brûlante du terrorisme islamique et des sources de financement qui donnent du fil à retordre aux différents services secrets se parasitant sans vergogne.
Depuis les attentats du 11 Septembre 2001, dont les terroristes islamiques étaient issus d’une cellule à Hambourg, le moindre mouvement suspicieux est pris très à cœur. Ainsi, l’arrivée clandestine d’Issa Karpov, immigré russo-tchétchène, ne passe pas inaperçu, surtout quand il vient récupérer la fortune de son père. Les services secrets allemands sont en alerte afin de collecter des informations sur cet homme et ses intentions. Le chef des services allemands Günther Bachmann suit cette piste très au sérieux, par le truchement d’Annabel Richter, une jeune et naïve avocate. Mais les américains ne sont pas loin, pour lier ce jeune homme à un autre plus gros poisson.
Sans grand enthousiasme, j’ai suivi cette histoire avec certes un intérêt particulier tant elle colle à une actualité terriblement angoissante, mais aussi avec une déception non dissimulée par les rivalités stériles d’une démonstration peu passionnante. Pourtant, la réalisation est efficace, nous dévoilant des un milieu de transferts financiers par le truchement en apparence honorable d’associations humanitaires qui servent à financer et armer des cellules terroristes. Ma curiosité en demandait sans doute trop pour le coup, et accuse ma déception d’une description des rivalités entre différents services secrets qui ne m’emballe pas des masses.
Pour l’un de ses derniers films, le regretté Philip Seymour Hoffman (Boogie Nights) nous régale de son talent et de sa forte personnalité. De même la belle et séduisante Rachel McAdams (Il était temps) toujours aussi marquante, et Grigoriy Dobrygin convaincant. Pour une rare fois, j’ai beaucoup aimé Willem Dafoe (Nos étoiles contraires), comme Robin Wright (Rampart) et Homayoun Ershad (Le goût de la cerise) excellent, ainsi que les belles Nina Hoss (Barbara) et Vicky Krieps (Avant l’hiver). Il en est de même de Daniel Brühl, (Le cinquième pouvoir) et Franz Hartwig, de Kostja Ullmann et Martin Wuttke (Cloud Atlas), ainsi que de Mehdi Dehbi et Rainer Bock (La voleuse de livres).