Autant je n’avais pas aimé le remake Karaté Kid sans connaitre alors la version originale, autant j’ai adoré celui-ci de John G. Avildsen, qui est beaucoup plus subtile, d’une grande tendresse et de modestie qui marque d’autant mieux que l’humour est au rendez-vous, parlant de karaté sans en faire un film technique aux hérmétiques références pour une comédie bien sympa.
L’arrivée de son Texas natal en Californie de Daniel Larusso et sa mère Lucille ne va pas être des plus idylliques. Pourtant bien accueilli par ses voisins, il tombe amoureux d’Ali Mills une bien jolie fille lors d’une boum sur la plage. Si les deux ados semblent s’apprécier ce n’est pas du gout de l’ex petit ami, élève karatéka qui va le prendre en souffre douleur et subir des bastons. Daniel va trouver en Miyagi, l’homme à tout faire de l’immeuble, un soutien moral, une amitié profonde et un entraineur hors paire en karaté. Dès lors, après un entrainement des plus inattendus, les liens entre le vieillard et l’adolescent vont se conforter en père et fils de substitution, donnant au jeune homme une confiance en lui malgré toutes ses maladresses dans sa vie adulte, et relever un défit de tournois de karaté.
Le récit est traité avec beaucoup d’humour second degré, de gags et de répliques devenus culte depuis, et de beaucoup de tendresse. L’histoire de ce gamin démuni de père, chouchouté par sa mère, maladroit dans ses gestes et ses paroles, qui trouve cependant une bien jolie petite amie, qui trouve une affection paternelle avec un étranger, donne tout son sel savoureux aux aventures qui l’attendent. Sans y prendre garde, nous suivons l’entrainement pour le moins
original et amusant, entre nettoyer et reluire des voitures, poncer les sols, qui musclent et donnent des habitudes gestuelles qui servent ensuite dans l’art martial, tout en rendant bien service au professeur est absolument fendard. La convergence d’un art oriental dans la plus occidentale des sociétés est ici mise en exergue avec les notions certes clichées et exagérées, des mentalités d’appréciation divergentes. Ainsi, ce professeur ce qui enseigne les lois de la jungle pour vaincre à tout prix et sans pitié, est à l’opposé de celle ancestrale du Japon. Je me sui beaucoup régalé à suivre les aventures sportives tant qu’amoureuses de notre héro, tout autant que du vieil homme qui semble à bout de souffle pour mieux surprendre dans sa dextérité. Beaucoup d’humour et d’émotion, savamment mitonné pour une dégustation de karaté sans jamais d’excès ni sombrer dans le rébarbatif sportif. De 1984 à 1989, deux autres films sortiront pour former une trilogie, qui sera suivi en 2004 d’une version féminine.
Ralph Macchio (Hitchcock) est aussi attendrissant que drôle, face à l’excellent Pat Morita, bidonnant avec ses airs mi-moqueur mi-sérieux. L’adorable Elisabeth Shue (Palmetto), pour son premier rôle au cinéma, dégageait déjà en plus de son charme naturel, une conviction de talent, accentué par son beau sourire. Quand aux Martin Kove et Randee Heller délirante, William Zabka (La machine à démonter le temps), Ron Thomas et Rob Garrison, ou encore Chad McQueen et Tony O'Dell donnent à cette aventure, bien des saveurs marquantes.