Beaucoup de battage médiatique pour le dernier film de Xavier Dolan (Les amours imaginaires, Laurence anyways, Tom à la ferme) après son prix à Cannes, qui s’avère être un très long cliché, et excessif à n’en plus finir sur un très beau sujet grave et sensible.
Steve est un adolescent, entre schizophrénie aigue, autiste et hyperactif, et puissamment dégénéré, qui après avoir incendié trois jeunes pensionnaires de son institut, est rendu à sa mère. La pauvre femme doit s’occuper de lui à plein temps, perdant travail, amis et domicile. Elle trouve un autre logement loin de toute vie, avec son fils violent, vulgaire et totalement ingérable. Une voisine se lie d’amitié, enseignante en arrêt qui s’occupe de lui, confrontant leurs souffrances. Une amitié permettant à chacun d’affronter ses peurs sans éviter les dérapages de violences incontrôlées et incontrôlables qui surgissent à tout moment contre tous, rendant la vie de chacun en un véritable enfer sans issue.
Nonobstant une qualité intrinsèque d’une réalisation léchée sur une histoire qui tient largement la route, mais dont ne perçoit pas l’utilité de nous signaler une époque futuristo-intemporel d’un autre Québec, la mise en scène laisse à désirer par des longueurs sans fin. Je passe sur les chapelets d’ordureries proférées qui tournent en boucle jusqu’à épuisement. Quand aux interprétations d’inégales qualités qui détonnent. S’il est impossible de la moindre compassion pour un tel monstre aussi dangereux, plus pour les autres que pour lui-même, le sort de la pauvre mère est en effet bien à plaindre et rendu avec une vision excellente. Beau film certainement, souffrant de longueur plus que de langueur qui casse l’ambiance délétère d’une souffrance de la jeune femme.
Si Anne Dorval (Les amours imaginaires) et Suzanne Clément (2 secondes) que j’adore, sont belles et terriblement excellentes, Antoine-Olivier Pilon (Laurence anyways) est quand à lui en deçà du défit à relever, tant il n’est pas bon. Patrick Huard (Starbuck) est impeccable, comme la jeune Isabelle Nelisse (Mamá), Alexandre Goyette et Michèle Lituac, convaincants et bien dans le ton général.