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17 novembre 2014 1 17 /11 /novembre /2014 11:14

Naomi Kawase (Suzaku) nous entraine une nouvelle fois dans un univers où la spiritualité évanescente trouve une forme d’une naïveté archaïque stupéfiante contemplative sur la vie, la mort et la l’amour dans le passage à la vie adulte pour deux adolescents, et ce dans une très belle histoire aux images superbes.

Kyoko est une belle adolescente dont le plaisir est de nager dans la mer qui entoure son l’île d'Amami. Un matin, son meilleur ami d’enfance Kaiko découvre le corps d’un homme mort noyé qui le trouble, et dont son amie va aider à comprendre. Moment délicat, surtout quand la mère de la jeune fille se meurt d’un cancer en phase terminal, que les premiers émois amoureux s’éveillent pour le jeune homme qu’il semble partager. Moments douloureux et heureux se mêlent dans une atmosphère irréelle où les croyances païennes régissent un mode de vie et de pensée ancestrale.

La réalisation, comme toujours avec Naomi, est très belle et maitrisée, avec des images d’une superbe pureté qui sont un régal pour les yeux. L’observation du moindre frémissement d’émotion, est décelée et révélée avec une infinie délicatesse et de pudeur d’une poésie chargée de plénitude envoutante. Les éléments se mettent en place avec un naturel désarmant. Le récit est beau, mais je suis assez circonspect face aux religions archaïques dont je m’étonne de ces pensées absconses d’un autre temps, entre les croyances de dieux habitants dans chaque composante de la nature dans un monde moderne ne laissant plus de doute logique et spirituel. C’est la partie la plus malaisée de la réalisatrice qui semble au travers de ses œuvres s’accrocher à de vieilles valeurs morales, s’accrocher aux croyances primaires confites d’une naïveté enfantine qui seraient mignon s’il ne régissait pas des pensées et des modes de vie contraignants et totalitaires.

La jeune et jolie Jun Yoshinaga joue avec beaucoup de justesse et d’émotion, face à Miyuki Matsuda, tout aussi intense et talentueux. Il en est de même de Nijirô Murakami et Makiko Watanabe, comme de Tetta Sugimoto et Jun Murakami, ou encore de Fujio Tokita et Hideo Sakaki, qui sont marquants comme il se doit.

2 étoiles

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