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8 novembre 2014 6 08 /11 /novembre /2014 09:29

Phillip Noyce adapte l’œuvre romanesque de Loïs Lowry à l’attention de préadolescents, qui nous plonge dans un ennui épouvantable d’un récit aussi aseptisé d’émotion et de passion qu’il est censé nous décrire un monde qui a annihilé la mémoire et les sens. Une adaptation avait été auparavant réalisé en pièe de théâtre, ainsi qu'en opéra lyrique. Il devait également sortir en jeu vidéo avant d'être annulé.

Dans une société futuriste, les habitants sont manipulés par chimie et éducation à une vie privée d’émotion et sans plus aucune connaissance du passé et de leur d'histoire. Ils vivent ainsi sans responsabilité aucune de leur destin, sans révolte ni réflexion du bien et du mal, de la joie et de la peine, guidé autoritairement par une instance dirigeante. Chaque génération qui arrive en âge, se voit décerner une activité pour leur vie durant, de même que leurs enfants leurs sont imposés venu des pouponnières, ou de leurs conjoints. Lors de la grande cérémonie, Jonas est choisi pour être le passeur (giver) dont la responsabilité est de se souvenir seul du passé, en cas de nécessité. Une formation qui va lui ouvrir un monde passé riche en émotions, mais aussi de la précédente passeuse qui va réveiller en lui une mission de libérateur.

Extrêmement proche de Divergente, que s’en est troublant, de bien des éléments de L'âge de cristal et d’autres références, la comparaison s’arrête assez vite au genre et à la thématique. En effet, l’échec patent de cette réalisation, est l’absence totale d’intrigue. Il y a une idée, celui d’un monde qui contrôle les émotions et élimine les faibles ou les non conforme à l’unicité des dirigeants. Il y a cet élu biblique qui se lève pour libérer la communauté et rien autour, rien dedans, rien nulle part qui apporte une dimension et émotionnelle, passionnelle. C’est aseptisé au possible sans réelle révolte dans le message comme dans l’action. Je ne partage pas le point du vue de la beauté positive, dans les réminiscences du passé de l’humanité, en nous montre les religions avec les islamistes, les bouddhistes et autres mouvements de masses, quand elles sont au contraire sources de haine et de malheur, de dictature et de pensée unique à l’image de cette société décrite et honnie. Manque d’originalité toujours, avec des références bibliques qui me gavent considérablement, telle une pauvre source d’inspiration rabâchée jusqu’à plus soif, qui prouve la faiblesse d’esprit en la matière de divers gourous. Si une suite n’est pas encore évoquée, je pense qu’ils devraient s’en abstenir. A la longue, le ridicule…

La réalisation est assez basic et flémarde. Partant du noir et blanc pour décrire cette micro société aseptisée et contrôlée dans l’absence de toute émotion, pour progressivement se colorer au fur et à mesure que le passeur s’imprègne des émotions et se libère de la tyrannie. Pour le reste, si les images de synthèses nous offrent de temps à autre des vues travaillées de la citée, ça ne va pas très loin non plus. Jonas, dans le film est bien plus âgé que dans le livre, 16 ans au lieu de 11, mais je ne pense pas que cela change grand-chose.

A l’image du film, les interprètes ne sont pas toujours au mieux, sans aucun doute parce que mal dirigés, mais aussi révélant des limites de talent. Ainsi Brenton Thwaites (Maléfique) n’évoque rien, bien trop pâlichon pour un rôle qui méritait plus d’envergure et de ressenti. A l’inverse Alexander Skarsgård (Battleship) est plus marquant, alors que la belle Katie Holmes (Jack et Julie) est très à l’aise et émouvante, quand Odeya Rush, sorte de clone de Mila Kunis, est bien mignonne mais n’apporte pas beaucoup de conviction. Jeff Bridges (R.I.P.D. brigade fantôme) tirerait son épingle du jeu sans trop forcer, quand Meryl Streep (The homesman) est pathétique, alors que la belle chanteuse Taylor Swift (Valentine's day) est plus marquante, de même Cameron Monaghan (Vampire academy), et la jeune Emma Tremblay (Elysium) percutante.

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