Etonnant et forcément sensible sujet pour la réalisation de Peter Sattler, qui pour son premier long métrage ne s’est pas attelé à la facilité sur un script oppressant dans un drame psychologique fortement tendu et toujours autant d'actualité, régulièrement controversé, sur un camp d'internement spécial dont on annonce souvent sa fermeture particulièrement difficile par son statut et ses détenus très spéciaux.
Après les terribles attentats du 11 septembre 2001 et le traumatisme engendré par la monstruosité, de nombreux engagement ont été enregistrés dans l’armée américaine. C'est le cas pour la jeune Amy Cole qui souhaite trouver un sens à sa vie et voir du pays loin de sa campagne. Elle est affectée pour sa première mission à Guantanamo Bay, où elle est chargée de surveiller des prisonniers djihadistes. Elle découvre un univers clos, tendu et dangereux. Malgré son devoir de réserve et de distance, elle fini par, sinon sympathiser, entretenir une relation plus amicale et humaine par le biais d’un livre d’Harry Potter avec un détenu avec lequel les rapports risquent à tout instant de déraper dangereusement. Relations extrêmement difficiles pour la jeune femme, tant avec les prisonniers qu’avec les autres soldats tout aussi agressifs, dont le harcèlement qu’elle subit par son supérieur. Un univers clos, qui rend fou détenus et gardiens.
La réalisation est très efficace, donnant une atmosphère oppressante avec un réalisme face aux dangers pires que physique, où la peur et la folie peuvent, et dégénèrent souvent en violences. Difficile pour autant à la compassion pour des prisonniers particuliers, des psychopathes responsables d’atrocités à travers le monde, dont nous voyons chaque jour leurs méfaits, avec des attentats, massacres, tortures, viols, esclavages, et on en passe, menaçant sans cesse notre sécurité. Le rythme du récit rend bien cette oppression permanente, cette crainte de danger de toute part à tout instant et d’une profonde solitude sans lien tangible pour se rassurer. J’ai été saisi par l’ambiance et les relations de confiance quasi impossibles, entre les différents protagonistes. La soldatesque n’étant pas vraiment plus sécurisant pour une jeune femme même au caractère bien trempé, que les détenus aux passés de violences extrêmes. Un film qui éclaire certains thèmes et relations humaines, qui trouverait sans doute même écho dans d’autres lieux et autre époque, mais à l’actualité criante et intemporelle.
Le camp de Guantánamo se situe dans le sud-est de Cuba, qui est une prison de haute sécurité créée après les attentats du 11 septembre 2001, où sont détenus ceux considérés comme « combattant illégal », capturés par l'armée américaine lors de différentes opérations menée à l'étranger. Il y a eu jusqu’à 750 détenus pour retomber à 171 prisonniers en février 2012. Le camp est divisé en quatre parties, le camp Iguana, le camp Delta, le camp N° 7 et le camp X-Ray évoqué dans le film. C’était un camp de détention provisoire, qui a été fermé le 29 avril 2002, et ses prisonniers transférés au camp Delta. Il désigne parfois l'ensemble du complexe pénitencier.
J’aime beaucoup Kristen Stewart (Sils Maria) excellentissime dans ce rôle difficile, qui en plus d’être belle, est talentueuse, n’hésitant pas à prendre des risques artistiques. Peyman Moaadi (Une séparation) est superbe et effrayant. De même John Carroll Lynch (Lady Vegas) et la très belle Tara Holt, Joseph Julian Soria (Fast and Furious 4) et Cory Michael Smith, Julia Duffy et Nawal Bengholam.