John G. Avildsen récidivait deux ans plus tard dans une suite de l’excellent The karate kid pour un récit qui est à mon sens le moins réussi de la trilogie même s'il nous emmène sur l'ile même où est né le karaté. D’une part un scénario qui semble bâclé et copier/coller en changeant de décor et de lieu, mais surtout par un état d’esprit trop ricain, entre mépris et complexe de supériorité, même si l’ambiance et l’humour ne sont pas loin du premier.
Six mois sont passés depuis le tournoi d’arts martiaux remporté par Daniel, qui s’apprête à accompagner se mère à Fresno pour deux mois, quand Miyagi doit se rendre sur son île natale d’Okinawa. Il est réclamé par son père mourant. C’est sans compter sur Daniel, fraichement largué la belle Ali, qui le rejoint in extremis à l’aéroport afin de l’accompagner. Daniel va faire la connaissance de la
belle Kumiko ne qui reste pas insensible non plus à son charme, mais aussi aux secrets de Miyagi et de l’amour de jeunesse, Yukie qu’il avait abandonné. Les ennuis vont s’accumuler pour les deux arrivants, et des règlements de compte et codes d’honneur devront se régler en karaté comme il se doit. Et Daniel va devoir affronter des combattants karatékas dans le sang.
Est-ce que je peux dire que je n'ai pas vraiment aimé ce deuxième opus ? En fait, l’histoire par elle-même est sympathique comme dans le premier film, mais c’est l’esprit que je n’ai pas apprécié. Je n'aime pas cette arrogance américaine avec les clichés sur le japonais et les airs de supériorité qu’ils ont sur le monde, comme dans les combats de karaté qu'ils gagnent au pays où les arts martiaux sont dans les gènes, ou avec l'école de danse qu'il n'y aurait pas à Okinawa... en une époque d’un Japon encore militairement occupé par l’armée américaine, et sur une ile où cent cinquante mille civiles furent tués. Ce qui ne retire pas leurs responsabilités des horreurs commises par le Japon impérial, cela va de soit. Ce sont ces défauts qui m'avaient rebuté dans le remake du premier, dont une suite est en production pour 2015, sans nécessité scénaristique sauf appât du gain.
Le portrait de Miyagi en prend aussi un sacré coup, lui qui semblait sans tâche. On apprend qu’il a été un lâche d’abandonner Okinawa, sa famille et surtout son amour éternel de Yukie sans l’emmener avec lui, ni lui donner signe de vie pendant quarante cinq ans. On apprend aussi qu’il a été un traitre à son pays en se battant pour les states, et traitre aux siens quand plus de cent vingt mille américano-japonais ont été internés dans des camps de concentration, où il y eut de nombreux morts pour le pire, et l’humiliation pour tous. Reste que l’histoire se laisse suivre, à prendre sans aucun doute au second degré, et profiter des quelques gags et de l’ambiance générale.
Nous retrouvons donc avec plaisir le célèbre duo composé de Pat Morita et Ralph Macchio, qui fonctionne toujours avec complicité parfois émouvante et souvent comique. Auxquels se joignent Pat E. Johnson et Danny Kamekona, comme de la belle Tamlyn Tomita (Le jour d’après) qui jouait son premier là film, d’ailleurs native d’Okinawa, et dont son père japonais-américain avait été interné à Manzanar, qui avait déjà servi de camp de la mort pour les amérindiens. Nobu McCarthy, Charlie Tanimoto, et Martin Kove, donnent aussi de leur conviction.