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Le Père Noël

Bien étrange conte de Noël de la part d’Alexandre Coffre (Eyjafjallajökull, Une pure affaire) qui frise l’absurdité aux antipodes du sarcastique et excellent Le Père Noël est une ordure alors au summum de l’irrévérence comique, pour une histoire sordide aux relents dangereux et nauséabonds qui en ces temps incertains peuvent donner interprétation particulièrement délétère.

Le soir de Noël, le petit Antoine attend avec impatience les cadeaux qu’il a commandés, dont celui d’une balade dans le traineau magique. Dans la nuit, il se lève du haut de ses six ans afin de voir l’arrivée du Père Noël, qui en effet est bien là. Mais c’est une caillera déguisée, qui cambriole les appartements en passant non par la cheminée mais en corde de rappel. Le petit garçon, gentil et naïf, le suit quoiqu’il arrive, pour une virée nocturne pleine de rebondissements et de surprises, pas spécialement des meilleures, et qu’il n’est pas prêt d’oublier.

J’avoue avoir ressenti une certaine gêne dans cette histoire, où le voleur rebeu manouche cambrioleur à l’accent beur du bled, teinte un cliché pas franchement positif au regard de l’actualité socio-politique de ces temps-ci. D’autant plus qu’il n’y a pas franchement un humour gentillet.  Il y a un fossé entre le garçonnet adorable face à la crapule qui l’initie au vol, mensonge et aux grossièretés, dont rien dans le final n’entrave cette douloureuse pensée souterraine. J’ignore quel message le réalisateur tente de passer. Encore certaines idées reçues qui alimentent certains relents qui justifient la montée d’extrêmes. Pour avoir déjà connu le traumatisme d’un cambriolage, sujet peu propice à l’humour ou du moins sensible, l’amalgame est très vite fait, car hélas souvent proche d’une certaine réalité. Le thème était fatalement risqué, mais en plus sur le soir de Noël magique pour les enfants, il ne fallait vraiment pas se casser la gueule. Coffre s’est méchamment viandé tout seul dans cette histoire, dont la réalisation est succincte, la mise en scène minimaliste, pour des vues nocturnes sur Paris qui pouvait être mis en valeur autrement.

Le pire, c’est que Tahar Rahim (Gibraltar) s'affirme avec conviction, quand le petit Victor Cabal, émouvant un temps, devient trop vite agaçant à en faire trop. Ensuite, la très belle Annelise Hesme (Pas son genre) et Michaël Abiteboul (Tiens-toi droite), Philippe Rebbot (Bon rétablissement !), et Amélie Glenn (20 ans d'écart) quasi caméo.

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