Robert Altman s’était inspiré du roman Mash : a novel about three army doctors de Richard Hooker, qui se déroule lors de la guerre de Corée, mais dont le film évoque en fait la guerre du Viêt-Nam alors en court. Et ce, par le prisme d’une cellule médicale militaire de campagne, et des dégâts corporels sur les combattants, avec un style de dénonciation à l’humour ravageur et impertinent totalement immature à faire hurler d'horreur la morale bien pensante.
Durant la guerre de Corée, à l'automne 1951, au 4077ème d’une base américaine du M.A.S.H. -Mobile Army Surgical Hospital- l’arrivée de blessés gravement atteints exige des médecins chirurgiens de plus en plus qualifiés. C’est ainsi que les capitaines Hawkeye Pierce et Duke Forrest, rejoignent l’équipe sur place, dans un univers pour le moins turbulent d’adolescents moyens, qui font face à l’horreur de la guerre aux blessés et mutilés des combats. Des liens se tissent, avec des anecdotes potaches souvent trashs et dans une totale anarchie à rendre fou n’importe quel galonné habitué à l’ordre militaire.
Réalisé avec d’autant moins de moyen financiers, tellement le scénario effrayait les producteurs, que le succès phénoménal et international qu’il allait rencontrer était d’autant plus inattendu et inespéré. Et en effet, tant de décennies plus tard, ce film à petit budget, qui révélera des stars, reste toujours aussi truculent et irrévérencieux avec beaucoup de malice au-delà de l’humour trash et de la critique de la société américaine d’alors. J’ai encore beaucoup ri aux gags et répliques cultes qui parsèment ce récit. Petit accro tout de même. Il me semble que le comportement de ces messieurs, fussent-ils médecins, à l’encontre de
« lèvres de feu », ressemble à s’y méprendre à du harcèlement morale et sexuel, doublé d’un viol voyeuriste de machos phallocrates myosines, condamnable de nos jours. Scènes qui m’ont mis plus mal à l’aise que de rire. Enfin le match final, bien que rempli de gags, souffre d’une longueur excessive et répétitive, qui n’est pas très utile ni intéressante et gâche la fin. Le film qui reçut la Palme d'or lors du 23ème Festival de Cannes de 1970, a inspiré par la suite, une série diffusée de 1972 à 1983 avec autant d’ovation et de succès.
Un casting un peu casse coup à la base, avec souvent des inconnus ou si peu à la mode, nous révèle des stars comme Donald Sutherland (Hunger games) et Elliott Gould (Elle s'appelle Ruby) qui sont diaboliquement irrésistibles, autant que Tom Skerritt (Ted) et Sally Kellerman (À fond la fac) ou un Robert Duvall (Sherlock Holmes attaque l'Orient Express) divinement détestable. Mais les Roger Bowen (House calls) et Rene Auberjonois (Hitchcock), David Arkin et Jo Ann Pflug, autant que Gary Burghoff et Fred Williamson, Michael Murphy et Indus Arthur décédée trop jeune, Ken Prymus et Bobby Troup, mais aussi Kim Atwood, Timothy Brown, John Schuck, et la jolie Dawne Damon, Carl Gottlieb, et la belle Tamara Wilcox-Smith ont contribués par leur talent et folie au succès d’une telle entreprise.