Film devenu cultissime de John Landis (Cadavres à la pelle) qui garde encore son actualité scénaristique sur un thème d’autant plus fort avec la crise économique qui ne s’est pas améliorée loin de là et le fossé entre classes sociales, si tant est que les décors aient pris un peu de ride mais avec une certaine nostalgie sympathique, et dont la trame et l’humour restent toujours aussi vif. Inspiré de deux romans de Mark Twain avec Le prince et le pauvre et Le billet d’un million de livres.
Les frères Duke, richissimes hommes d’affaire en bourse, ont l’habitude de parier sur tout et sur rien pour une mise d’un dollar. C’est ainsi qu’ils jouent sur l’un de leurs meilleurs cadres courtier dans l’entreprise sur sa déchéance irrémédiable sans capacité à remonter la pente, et de l’ascension d’un pauvre sdf. Le sort de Louis Winthorpe III est scellé sur une fausse accusation de malversation, viré de son emploi, chassé de sa luxueuse maison, jusqu’à sa fiancée qui le quitte lorsqu’Ophelia, une prostituée l’aborde en faisant croire qu’il est un fidele client. Quand à l’inverse, Billy Ray Valentine est promu en lieu et place, sans aucune expérience de la bourse ni du milieu. Mais bientôt, instinct de survie et alliances vont se mettre en place, et qui sait, peut-être remettre en cause le pari.
Je me suis bien sûr encore beaucoup amusé de part les quiproquos et situations cocasses. Les gags et répliques sont excellents et fonctionnent à coup sûr. Les interprètes sont évidement impayables, mais l’histoire revient sur les malversations financières en bourses, les délits d’initiés, qui sans jamais servir de leçon, reviennent dans l’actualité avec les scandales qui appauvrissent plus sûrement les millions de petits porteurs et coulent entreprises et états et nous plongent dans la crise pour enrichir les malfaiteurs. Il y est de fait question de racisme de classe et de préjugés. Car c’est bien de tout cela dont il s’agit dans cette trame, traitée en une comédie loufoque, avec une fin heureuse comme Hollywood aime émerveiller. Et c’est d’ailleurs ce que l’on peut souhaiter face à des Duke comme des Madoff.
Bien sûr Eddie Murphy (Les flics de Beverly Hills) est irrésistible comme il a toujours le faire, mais Dan Aykroyd (Ma vie avec Liberace) est aussi de la partie avec ce décalage opposé de son personnage qui fait tout autant mouche. Et puis la magnifique, Jamie Lee Curtis (Veronica Mars) absolument délicieuse, drôle et tendre. Ainsi, célèbre et indisociable duo dans nos mémoires collectives avec Ralph Bellamy et Don Ameche (Le ciel peut attendre) que l’on retrouvent d’ailleurs dans Un prince à New York. Denholm Elliott et Frank Oz, comme James Belushi, mais aussi Kelly Lee Curtis, la sœur ainée tout aussi canon, participent au grand délire.