Atom Egoyan (Chloe) nous concocte une histoire d’enlèvement d’enfant et des souffrances de son absence, ou tous sont captifs face à leurs consciences et leurs peines, dans un récit qui parait difficilement regardable tant la crédibilité n’est pas franchement de mise, dans une atmosphère malaisée, rendant incompréhensible le message subliminale.
Huit ans auparavant, la petite Cassandra a été enlevée sans laisser de trace. Ses parents s’accrochent toujours en l’espoir de la retrouver un jour, d’autant que des d'événements se produisent régulièrement qui leur laissent penser qu'elle est peut être encore en vie. Matthew, le père de la gamine, se sentant coupable car lourdement responsable du manque de vigilance au moment de la disparition, est lassé d’attendre et reprend l’enquête à son compte. Parallèlement, des enquêteurs sur des disparitions d’enfants et de recherche de pédophiles en ligne, poursuivent leurs enquêtes conjointement.
Si le début du récit fait illusion dans l’ambiance et l’angoisse, ça ne dure hélas pas. L’intrigue avec cette jeune fille qui surveille les parents par de très nombreuses caméras déposées dans leurs logements, leurs lieux de travail et en toutes circonstances, nous surprend bizarrement. Ses conversations avec son ravisseur et violeur, et ravisseur d’autres enfants ensuite assassinés, nous plonge encore plus dans l’expectative la plus incrédule. Jamais ne fonctionne cette histoire abracadabrantesque, et dirais-je sur un sujet aussi sensible, du plus ridicule effet. Pas un seul instant je n’ai cru à cette fable sordide, où aucun protagoniste n’est crédible, ni même sympathique. Le sadisme développé dans l’osculation de la souffrance des parents était en soit un thème sans doute intéressant, mais combiné avec les divers pistes qui s’entrecroisent, se chevauchent et se permutent dans un entremêlement indescriptible de flashbacks, donnent au final une réalisation de téléfilm du samedi soir peu prenant.
Pourtant, le casting est intéressant avec un Ryan Reynolds (Albert de l’ouest) particulièrement efficace, face à Scott Speedman (Je te promets) un peu en deçà, et Rosario Dawson (Trance) convaincante, de même Mireille Enos (Si je reste) qui dégage de l’émotion. Kevin Durand (Noé) est inquiétant à souhait, quand la très belle Alexia Fast (Jack Reacher) fait un peu plus que les seize ans de son personnage, mais joue avec beaucoup de sincérité, ainsi que la jeune Peyton Kennedy qui est excellente. Bruce Greenwood (Star Trek into darkness) et Aidan Shipley, sont de bonne composition.