Par bobmorane75
Louis-Julien Petit pour son premier long métrage, s’est engagé dans un récit à multiple messages sur les conditions de travail dans les magasins, comme sur le gaspillage alimentaire, avec une naïveté déconcertante et de trop nombreuses maladresses qui rendent au final un film assez inégal et décevant.
La gérante d’une superette est chargée de licencier du personnel de caisse, dans la perspective d’installation de caisses automatique. Gilles propose à ses collègues d’infortune, de détourner des produits alimentaires afin de les revendre au noir à bas prix dans leur propre magasin « solidaire ». Ils se lancent alors ans une partie de cache-cache pour récupérer de nombreux produits alimentaires et d’entretien qu’ils entreposent dans la remise d’une maison de campagne en ruine. La joie et l’excitation des premiers gains, les incitent à prendre plus de risques dans les détournements comme dans les clients des citées voisines. Des reventes qui se répercutent dans la baisse du chiffre d’affaire de la superette et aiguisent les contrôles et méfiances.
Il est toujours intéressant de visiter les coulisses des superettes et les conditions de travail des employés, comme cela avait été le cas avec Les tribulations d'une caissière. Cependant, le réalisateur s’emmêle souvent les bobines en abordant divers thèmes aussitôt abandonnés ou détournés pour une morale finalement qui n’est pas des plus honnêtes. D’entrée de jeu, il nous parle des caisses automatiques. On s’attend alors à un développement sur le sujet qui ne viendra pas. Ensuite, sont abordés les aliments périmés voués à la destruction. On s’attend là aussi à l’évocation du gaspillage alimentaire qui est vite survolé et plus vite encore abandonné, oubliant au passage de préciser qu’ils sont remis à des associations caritatives. Enfin, dans cette histoire, il ne s’agit pas de Robins de Solidarité animés de générosité d’âme pour les
plus démunis, mais de pieds nickelés qui arrondissent leurs fins de mois difficiles, par le bénéfice de produits d’autrui, net de taxes et d’investissements. A en voir leur stock détourné, il s’agit de vol massif de produits sains, en très grande quantité, pour une revente sous le manteau, certes à prix inférieurs, pour un gain perso. Il ne s’agit plus de solidarité, d’aide, de contestation politique ou de combat contre le gâchis. Il est relaté la véritable mésaventure d’Anne-Marie Costa, une caissière qui avait été accusée de vol pour avoir récupéré un ticket de promotion jeté par un client. Je me souviens aussi de ces personnels licenciés pour avoir simplement mangé un fruit abimé. La vie des salariés du secteur aurait mérité un bien meilleur traitement et de respect que cette comédie, amusante à bien des égards, ne rend qu'imparfaitement. Tout en reconnaissant le mérite d’aborder les pressions, contrôles et harcèlement dont ils subissent quotidiennement et rendent leurs vies professionnelles et personnelles difficiles.
Le casting est riche et souvent succulent, avec Olivier Barthelemy (Ce que le jour doit à la nuit) et Corinne Masiero (Lulu femme nue) toujours excellente, Pascal Demolon (Tu veux ou tu veux pas) et la jolie Sarah Suco (Possessions), M'Barek Belkouk (Demi-sœur) et Pablo Pauly (Amour sur place ou à emporter), Zabou Breitman (24 jours) parfaite comme souvent, et le jeune Francesco Casisa.
Eclipse Next 2019 - Hébergé par Overblog