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19 janvier 2015 1 19 /01 /janvier /2015 07:32

Bien trop long et évasif polard confus de Cédric Jimenez (Aux yeux de tous) qui bien que tiré d’une véritable histoire, nous laisse sur notre faim et plein d’incertitudes du au manque de crédibilité criante, de rajouts fictifs créé une ambiance western qui n’en avait pas tant besoin au détriment d’informations plus importantes, quand bien même l’émotion est grande.

Dans le Marseille de 1975, la pègre fait sa loi au dessus de la Loi républicaine, tuant à tout va, traficotant, prostituant et droguant sans être inquiétés. Pierre Michel, est un jeune magistrat venu de Metz avec femme et enfants, nommé juge du grand banditisme, grâce à son intégrité et son efficacité. Il s’attaque alors à la pieuvre qui vermine la ville, l’organisation mafieuse appelée la French Connection. Celle-ci est dirigée par Gaëtan Zampa, parrain puissant qui semble intouchable. Le juge va devoir changer les méthodes élémentaires pour faire tomber un monstre qui ne respecte aucune loi, en étant lui-même le plus souvent à la limite de la légalité.

Je vais encore faire ma fine bouche, mais pourquoi quand l’Histoire est à elle seule aussi spectaculaire, en rajouter, en inventer pour nous vendre un produit qui sent le déjà vu et poussiéreux ? Car l’affaire Zampa/Michel en elle-même, avec les ramifications mafieuses jusqu’au maire de la ville et futur ministre de l’intérieur du gouvernement Mitterrand, se suffisait tristement à elle-même. Or là, nous avons droit à un très long polard télé du samedi soir, avec ses contradictions, ses incrédulités scénaristiques pour des effets qui ratent.

De fait, le récit survol un milieu pour nous décrire des rapports entre deux hommes qui s’affrontent avec ténacité et respect mutuel en utilisant tous les mauvais coups pour faire plier l’autre. C’est intéressant en soit, mais c’est au détriment des ramifications et de l’enquête judiciaire et policière. J’ai été stupéfait que le juge avance dans son travail à coups d’illégalités, donnant une impression de méthodes de voyous. Borsalino avait pour lui de nous décrire le milieu mafieux avec ses méthodes de violences, de rackettes et prostitution ainsi que la corruption. Au final, sans être vraiment déçu de cette réalisation, j’en reste sur ma faim, n’ayant pas eu mon compte sur la véritable affaire, mais un drame psychologique en l’affrontement de deux personnalités dont les similarités en donneraient presque un portrait commun ou la dualité serait très mince, tant ils ne sont pas des plus sympathiques. La réalisation n’est pas non plus passionnante que le récit qui sonne ceux. Avec une demi de moins, cela aurait mieux passé, d’autant que les interprétations sont assez inégaux.

Autant Jean Dujardin (Monuments Men) est absolument magistral de talent et de conviction, autant Gilles Lellouche (100% cachemire), est largement moins crédible, d'autant que leur duo à la Delon/Belmondo commence à nous user, quand Céline Sallette (Geronimo), est plus émouvante et talentueuse, alors que Mélanie Doutey (Jamais le premier soir), ex-madame Lellouche n’est pas géniale comme souvent, et que Benoît Magimel (Pour une femme) est vraiment très mauvais. Ensuite, Guillaume Gouix (Sous les jupes des filles), comme Bruno Todeschini (La délicatesse) ou Moussa Maaskri (Malavita) et Cyril Lecomte (Les vacances de Ducobu) sont plus convaincants. De même Bernard Blancan (Landes) et Gérard Meylan (Au fil d’Ariane), Eric Fraticelli (Un amour de jeunesse) et Féodor Atkine (Dans la cour), ainsi que la jolie Pauline Burlet (Le passé) qui est plus marquante que certaines têtes d’affiche.

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