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18 avril 2015 6 18 /04 /avril /2015 19:52

Benoît Jacquot (3 cœurs) s’attaque à son tour au roman Le Journal d'une femme de chambre d'Octave Mirbeau, pour une quatrième à l’adaptation cinématographique, tout en restant au plus près du livre dans la narration quand il minore la perversité des protagonistes, mais restitue une époque et un métier d’un point de vue intéressant des employés de maison.

Célestine est une jolie jeune femme de chambre au caractère bien trempé et à la belle mise. Elle quitte Paris pour une place en province, au service de la famille Lanlaire. Entre une maitresse des lieux aux règles rigides, et les avances du mari, elle semble envoutée par le sinistre et vieux jardinier Joseph, mystérieux et inquiétant, qui la fascine. Entre les souvenirs des ses anciens postes, et l’attirance pour son collègue, elle révèle sa psychologie particulière.

Le roman a donc été adapté à quatre reprises. La première fois en 1916, en Russie, par un certain M. Martov, sous le titre Dnevnik gornitchnoi, puis en 1946 dans une version fantaisiste de Jean Renoir réalisé aux États-Unis en anglais, Diary of a chambermaid, avec Paulette Goddard et Burgess Meredith. Quand en 1964 c’est l’espagnol Luis Buñuel qui le réalisait en français, sans respecter tout à fait le roman et surtout la fin, avec Jeanne Moreau, Georges Géret et Michel Piccoli. Enfin celui-ci par Benoît Jacquot, relativement fidèle à la trame du roman, car si Célestine rejoint comme convenu Joseph à Cherbourg dans le petit café et se dit prête à le suivre jusqu'au crime, il y a des différences. Célestine est partie prenante avec Joseph dans le cambriolage des Lanlaire, ce qui n’est pas le cas dans le roman. Par contre, dans le film laisse planer le doute sur la culpabilité de Joseph dans le viol et de l'assassinat sadique de la petite Claire, quand dans le roman, la culpabilité est réelle et elle subjugue et envoute Célestine vers lui. Le récit a été aussi joué au théâtre dans plus d’une quarantaine de représentations.

Journal d’une femme de chambre : Photo Léa SeydouxLéa Seydoux (Saint Laurent) joue juste et avec conviction, face à Vincent Lindon (Les salauds) qui n’a plus rien à nous offrir dans son éternel même rôle, dont le seul changement notoire est qu’il ne fume pas comme un pompier. Alors que Clotilde Mollet (Intouchables) et Hervé Pierre (100% cachemire), Mélodie Valemberg et Patrick d'Assumçao (A trois on y va) apportent leur contribution. Vincent Lacoste (Hippocrate), n’est pas très convaincant, nous la rejouant l’ado. Joséphine Derenne (Cherchez Hortense), Rosette et Dominique Reymond (Tristesse Club), Adriana Asti (Impardonnables) et Aurélia Petit (L'enquête) sont dans le ton de l’ambiance avec pertinence.

2 étoiles

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