Par bobmorane75
Une des plus belles et fortes histoires de Satoshi Kon, qu’il a réalisée d'après le roman de Yasutaka Tsutsui, qui m’a beaucoup touché, de part son graphisme et ses couleurs, sa mise en scène est ses protagonistes, sur un récit palpitant et innovant, qui a fortement marqué les esprits à sa sortie.
L’invention révolutionnaire d’une machine psychothérapeutique, permet d'entrer dans les rêves des gens. Grâce à une machine, le DC Mini, sous une forme de casque amplificateur, il est possible d’entrer dans les rêves des patients et de les enregistrer sous forme de films, de sonder les tréfonds de la pensée et de l'inconscient, et de mieux comprendre les traumatismes subis par les patients. Depuis le vol d’un exemplaire du D
C Mini, des agressions suivis de suicides ont lieu par rêves interposés, qui touchent principalement les personnels de l’entreprise. Paprika, une belle jeune femme irréelle tente de trouver le coupable aidée d’un patient, le commissaire Konakawa, au travers de la machine, qui n’est pas sans risques, entre rêves et réalités.
J’ai adoré, autant le récit que la réalisation. La trame qui semble confuse un temps entre les rêves et traumatismes, et la réalité qui fini par se confondre, devient assez vite claire entre les différents niveaux d’intervention du thriller. A la façon de Dreamscape, les enjeux se trouvent dans les interventions par rêves interposés où l’imaginaire devient réalité, et les combats mortels. L’émotion et l’humour, l’angoisse et une touche d’érotisme, jouent sur toutes les nuances du ressenti avec une infinie délicatesse qui nous submergent au plus profond de notre être.
La réalisation est magnifique, avec son superbe graphisme détaillé, léché et soigné, entre la palette de couleurs d’une grande richesse et de la lumière qui se dégage avec un soin tout particulier. L’engrenage des mondes et des univers, comme des ressentis et le malaxage des styles, génèrent ce chef d’œuvre abouti d’un incomparable millésime. Tout à été soigneusement maitrisé avec un talent inné, un travail inouï et un amour de la précision comme de l’émotion avec une grandeur d’âme de génie.
Satoshi Kon s’était amusé à se mettre en scène, avec le romancier Yasutaka Tsutsui, sous les traits des deux barmen du Radio club. De même, il a inséré à la fin du film, sous forme de clin d’œil, les affiches de ses trois films précédents, Perfect blue, Millennium actress et Tokyo Godfathers. Film a terriblement marqué les esprits, tel de Christopher Nolan avec la scène de l'ascenseur qu’il a repris dans son film Inception.
Les Seiyū Megumi Hayashibara et Tōru Emori, Katsunosuke Hori et Tōru Furuya, ainsi que Kōichi Yamadera et Akio Ōtsuka, donnent le ton et la vie passionnée des personnages avec émotion et conviction.
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