Par bobmorane75
Sympathique petite comédie romantique de Clovis Cornillac, qui passe à son tour pour la première fois derrière la caméra, avec sobriété et efficacité dans le genre théâtral, pour réussir à nous conter une histoire d'amour à l’aveugle, juste par la voix et les ressentis, avec pudeur et retenue avec humour dans les sentiments exacerbés.
Machine est une toute jeune femme qui s’installe enfin dans un petit appartement en indépendante, avec bagages et piano. Son salon est attenant à l’appartement de Machin, créateur de jeu casse-tête. Tout deux ont besoin de calme pour se concentrer. Pas facile quand on entend tout ce que chacun fait dans ses moindre faits et gestes. Pour se débarrasser de ses voisins successifs, Machin avait trouvé un ingénieux système de maison hanté, qui ne fonctionne pas sur Machine.
Ils se font rapidement la guerre à celui qui rendra la vie la plus infernale à l’autre. A bout, ils finissent par se parler à travers la cloison pour faire la paix, puis s’entre-aider et tomber amoureux sans s’être jamais vu, et mentir sur leur apparence respective. Les seules visites qu’ils reçoivent sont Charlotte, la sœur de Machine, et Artus le meilleur ami de Machin.
Sans fracasser le genre, dans un style presque théâtral, la trame se suit avec beaucoup de plaisir tant la situation est cocasse et les protagonistes attachants. Le système du coup de foudre à l’aveugle nous ramènerait à Roxane et Cyrano qui n’entend que sa voix à travers celle de Christian, ou dans Il était temps avec l’amour naissant dans le restaurant plongé dans le noir. Ce qui relance le champ des raisons à l’amour. Si je regrette quelques longueurs et une certaine faiblesse dans les dialogues, je me suis laissé gentiment séduire par ce petit conte romantique.
Certes, Clovis Cornillac (La grande boucle) nous refait le sempiternelle ronchon au grand cœur qui ne nous surprend plus, mais passe bien quand même. J’aimerai beaucoup avoir pour voisine une Mélanie Bernier (Gibraltar) belle et adorable, drôle et émouvante. Lilou Fogli (Polisse), la femme du réalisateur, est bien sympathique également. Philippe Duquesne (Situation amoureuse : c'est compliqué) et Grégoire Oestermann (Divin enfant), comme Oscar Copp (Monuments Men) et Boris Terral (100% cachemire) passent bien, avec un caméo de Manu Payet (Juliette).
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