Ha les joies des beaux coffrets bluray qui permettent de retrouver des suites souvent inédites et parfois totalement inutiles, ou de bonnes surprises comme avec celle-ci réalisée en 1989 par Irvin Kershner, pour son dernier film, qui m’a fait mourir de rire tant il est désopilant limite pastiche, toujours d'après l'œuvre de Frank Miller, après l’excellent Robocop de Paul Verhoeven trois ans plus tôt.
La ville de Detroit est sous l’emprise de la violence en tous genres, générée notamment par une nouvelle drogue « made in America » le Nuke, fabriquée et vendue par une secte du gourou Cain. L'OCP qui a fabriqué RoboCop, tente de s’emparer de la ville, en profitant de la violence et des problèmes financiers du maire. L’entreprise projette également de lancer un nouveau cyborg RoboCop 2, qui serait à son unique service. Mais RoboCop est toujours flic, et avec sa coéquipière Anne Lewis, lutte pour l’ordre et la justice envers et contre tous.
Je me suis super bien bidonné à la diffusion de cet opus, dont on ne sait jamais vraiment s’il faut en rire de plaisir ou pleurer de tristesse tant c’est souvent d’un immense ridicule. Et puis, les gags qui se succèdent et les répliques cultes qui se suivent dans les décors et trucages ne laissent plus de doute. C’est bien une parodie satyrique des films du genre des comics book. Il faut dire que tout dans le récit, qui est une suite du précédent, nous remet dans le
contexte d’une ville à l’abandon, aux mains des divers mafias de la drogue, des politiques corrompus et chefs d’entreprise ripoux qui ouvrent la porte à toutes les dérives. De nombreux messages sont distillés sur une Amérique alors plongée dans une vague record de violence et de meurtres dans ses villes, où les policiers en étaient souvent les cibles.
La réalisation est donc à l’image de la trame, vive et alerte, violente et gore, avec ce décalage qui dédramatise et distille scène après l’autre des batailles qui nous régale d’humour et de décantage garantie. Les effets spéciaux ont bien vieillis mais donnent du coup une ambiance patinée que l’on déguste avec plaisir et indulgence. Il en est notamment de l’allure mécanique du cyborg qui étonne toujours autant. De fait, un film qu’il fait bon découvrir ou de retrouver avec plaisir.
Nous retrouvons l’équipe de la première aventure, avec Peter Weller (Star Trek into darkness) qui dégage autant d’humour que d’émotion, face à Nancy Allen (Carrie au bal du diable) qui apporte un plus indégniable. Tom Noonan, comme John Ingle (TimerBelinda Bauer, ou le jeune Gabriel Damon qui est monstrueusement génial, ainsi que Willard E. Pugh absolument prodigieux d’humour, nous régalent tous. Et puis de nombreux participants comme John Glover (Réalité), Dan O'Herlihy et Robert Doqui, Leeza Gibbons et Mario Machado, parmi tant d’autres.