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La fin du jour

Un très grand merci à Pathé pour m’avoir permis de découvrir cet admirable et poignant film réalisé en 1938 par Julien Duvivier (Voici le temps des assassins) sur une plongée sombre et pleine de tendresse dans une maison de retraite d’anciens acteurs.

Afficher l'image d'origineAlors que la carrière d’acteur de Saint-Clair touche à sa fin, il intègre la maison de retraite des comédiens sans ressource à l'abbaye de Saint-Jean-la-Rivière. Grand séducteur, il y retrouve d’anciennes conquêtes féminines, et le talentueux mais peu reconnu Marny, auquel il avait pris sa femme. Sans perdre de temps, Saint-Clair entreprend de séduire la jeune serveuse Jeannette. Parmi les occupants, Cabrissade, continu de vivre une carrière qu’il n’a jamais eu. La situation de l’institut va être troublée par la menace de fermeture et l’éparpillement des pensionnaires aux quatre coins de France dans des maisons de retraite civiles.

Afficher l'image d'origineUn superbe film émouvant, pour une plongée dans l’univers des artistes à l’égo surdimensionné, tiraillés encore par leurs vieilles rancunes et rivalités. J’ai été très ému par le récit terrible qui concentre autant de vies déchues par la vieillesse et des carrières rêvées, réussies ou non, dont la vocation de comédien au service de l’art et de la culture a souvent été mal récompensée. Il y règne dans la noirceur une immense tendresse pour ces artistes, et en même temps une forme de remerciement pour ce qu’ils nous apportent de rêves, de joie et de peine, au service de l’art et de la culture, sur les planche ou sur la toile, comme sur les ondes.

Sur une superbe mise en scène aux dialogues affutés, Julien Duvivier et Charles Spaak avaient écrit cette dramatique après la visite d’une maison de retraite pour comédiens, qui était beaucoup plus sombre et effrayant. Une belle réflexion aussi sur la vieillesse, l’amour et l’éternel besoin de paraître. Les prises de vues, d’un huis clos étouffant que ce soit en intérieur ou en pleine campagne, La restauration est sublime de beauté, rendant tout son éclat à l’image et au son. Fraicheur. Un film terriblement marquant.

Avec un Louis Jouvet (Quai des orfèvres) fabuleux, mais surtout une Michel Simon excellentissime d’humour et d’émotion, quand Victor Francen est fabuleux. Il en est de même de la très jolie Madeleine Ozeray et Gabrielle Dorziat, Geneviève Sorya et Alexandre Arquillière, Gaston Modot et François Périer tout jeune alors, mais aussi Gaby Andreu et Gabrielle Fontan (Maigret et l'affaire Saint-Fiacre), Odette Talazac et Marie-Hélène Dasté, ou encore Zélie Yzelle et Blanche Denège.

Le blu-ray La fin du jour, distribué par Pathé, est disponible dans les meilleurs bacs dès le 1er juin 2016. Il est proposé avec audiodescription. Dans les suppléments, Hubert Niogret et Eric Bonnefille, auteurs de livres sur Julien Duvivier, relatent avec passion les conditions de tournage, avec des témoignages de Charles Spaak et Michel Simon.

3 étoiles

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