Très émouvante minisérie de webisodes -de six à quinze minutes- sur trois saisons, de 2008 à 2011, développée par Tina Cesa Ward d’après l’œuvre de Susan Miller, relatant les amours de deux jeunes lycéennes entre l’éloignement et les conséquences dans leurs ressentis face à un nouvel environnement qui bouleverse leur relations et sentiments.
Parce que son père Gabe, pompier intoxiqué dans les tours jumelles le 11 septembre 2001, est mis en retraite anticipée, Vivian McMillan doit quitter sa ville de New York pour aller vivre chez sa tante Judy à Westchester. Elle quitte aussi et surtout Aster Gaston, l’amour de sa vie. Les deux jeunes filles de seize ans vont affronter la séparation, bien que de peu de distance mais la mentalité de la banlieue ramène Aster dans le placard, quand elle vivait ouvertement son
homosexualité. Changement d’attitude qui menace la stabilité du jeune couple. Dans son nouveau lycée, elle y retrouve Sophie Parker qui l’avait tant troublé à douze ans et révélé son orientation sexuelle. Commence alors une vie pleine d’amour caché et de sexe, de doutes et d’incertitudes, de rupture et erreurs, et de retrouvailles pour mieux renforcer leur amour adolescent.
Une très belle série pleine de fraicheur et d’émotion, avec des protagonistes adorablement attachantes, qui nous livrent un amour aussi puissant que fragile et terriblement sincère. En passant par toutes les phases des plus heureuses comme douloureuses, elles nous offrent deux mondes antinomiques entre la ville bouillonnante et la banlieue chic provinciale. Des modes de vies et de pensées qui interagissent sur l’amour des deux jeunes filles, qui pourtant se sont affirmées sans complexe mais doivent faire face à une prudence destructrice.
Dans un format de mini web série aux durées inégales, la trame permet l’introspection d’un couple d’adolescentes, dans des cadres et mentalités différentes, dont chaque épisode développe une thématique passionnante, avec émotion et humour, et toujours ludique. Presque comme une pièce de théâtre en trois actes, nous participons avec joie et angoisses aux incertitudes, ruptures et consolidation de deux adolescentes qui dégagent une intensité d’émotion dans une société à deux facettes du début des
années 2000. J’ai été séduit par le ton naturel qui émane tant des interprètes que de la mise en scène avec autant de fraicheur qui marque durablement. Avec le succès de la série, la production à autorisé sa libre circulation sur la toile, permettant une visualisation auprès des jeunes pour améliorer les relations de tolérances et lutter plus efficacement contre l’homophobie qui jamais ne baisse les armes.

J’ai beaucoup aimé les personnages, dont l’amour de Vivian et Aster est tellement fort et émouvant. On ne peut bien sûr manquer de penser à South of nowehere, de part la sincérité des sentiments et le combat pour construire une relation amoureuse, de faire face aux autres et de la difficulté d’être à l’écoute de chacun, avec les doutes et les espoirs, comme dans tous couples, mais avec la dimension du regard de l’adolescence et de l’avenir qui s’ouvre en construisant un socle solide. Ainsi, les séances chez la psy, comme les conversations avec la tante ou avec la copine d’enfance, aiguillent subtilement des ressentis comme des thématiques diverses et variées. Le retour des Vister était très attendu des fans, et en 2015 elles sont revenues dans Anyone but me – The lost scenes.

Un très beau casting avec les belles Rachael Hip-Flores terriblement émouvante et Nicole Pacent tout aussi marquante, apportent beaucoup de sincérité et de fraicheur tout en tendresse avec talent, face à Jessy Hodges et Alexis Slade, Mitchell S. Adams et Barbara Pitts, Joshua Holland et Dan Via, ainsi que Russell Jordan et Amy Jackson Lewis, Johnny Yoder et Helene Taylor, ou encore Liza Weil et Marissa Skell.